SNCF Réseau a été reconnu coupable d’homicide involontaire ce mercredi 21 mai.
Nicolas, un adolescent de 15 ans, est mort percuté par un train sur un passage à niveau en 2016.
La justice a estimé que l’entreprise était responsable d’un manque de sécurité.

Les proches de la victime attendaient cette condamnation depuis huit ans et demi. Le tribunal correctionnel de Lille a condamné ce mercredi 21 mai SNCF Réseau à une amende de 100.000 euros et au versement d’indemnités à la famille d’un adolescent mort après avoir été percuté par un train alors qu’il traversait un passage à niveau à Wavrin (Nord) en 2016.

SNCF Mobilités relaxée

Dans cette affaire, SNCF Réseau et SNCF Mobilités étaient poursuivies pour « homicide involontaire par personne morale », accusés notamment de « négligence » et de « manquement à une obligation de sécurité ». Le tribunal a cependant relaxé SNCF Mobilités. SNCF Réseau devra de son côté payer 100.000 euros d’amende et verser 140.000 euros à la famille de l’adolescent, partie civile au procès. La décision judiciaire devra aussi être affichée en gare de Wavrin.

Le 17 octobre 2016 au matin, Nicolas Cottin, 15 ans, avait été mortellement percuté par un TER qui roulait à 85 km/h alors qu’il traversait le passage à niveau de Wavrin pour prendre le train qui devait l’emmener au lycée. Les demi-barrières pour les voitures étaient abaissées mais « aucun obstacle » n’empêchait le passage des piétons qui pouvaient marcher sur le côté, a souligné la présidente du tribunal lors du rappel des faits.

Un défaut de sécurisation à l’origine de l’accident

« C’est un soulagement », Nicolas « est reconnu comme une véritable victime d’un défaut de sécurisation », a réagi Muriel Danel, la mère de la victime qui pense « à toutes les familles qui ont perdu un proche » sur des passages à niveau. « Quelque part, c’est une condamnation pour eux. »

Hasard du calendrier, Nicolas aurait eu 24 ans ce mercredi. « On va souffler ses bougies, avec un peu plus de sérénité », a-t-elle confié. « C’est grâce à lui qu’on a réussi à tenir pendant plus de huit ans et demi  (…). On ne veut pas d’autres drames à ce passage à niveau. »

Les usagers sont pris en otage car pour prendre le train en face, ils sont obligés de traverser

Me Quentin Lebas, avocat de la famille de Nicolas

Le parquet avait requis une amende totale de 225.000 euros le 26 mars, la procureure estimant que les « fautes » de la SNCF « ont joué un rôle » dans le décès de l’adolescent. Elle avait requis 150.000 euros d’amende pour SNCF Réseau et 75.000 euros pour SNCF Mobilités.

« Les usagers sont pris en otage car pour prendre le train en face, ils sont obligés de traverser » ce passage à niveau « mortifère », avait estimé l’avocat de la famille, Me Quentin Lebas. Une version des faits contestée par la SNCF, qui avait argué que ce passage à niveau n’était pas inclus dans le périmètre de la gare de Wavrin, zone où elle est la seule responsable de la sécurité ferroviaire. Les avocats de la compagnie ferroviaire n’ont pas souhaité s’exprimer.

Zoé SAMIN avec AFP

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