Le ministre de la Santé a considéré que la question de la vaccination obligatoire des soignants contre la grippe n’était pas « taboue ».
En effet, la Haute autorité de santé vient de lancer une étude sur le taux d’infections contractées à l’hôpital pour se prononcer.

En pleine épidémie de grippe saisonnière, faut-il obliger le personnel de santé à se vacciner ? Ce 17 janvier sur France info, le ministre de la Santé a considéré que le sujet n’était « pas tabou » pour freiner la circulation de la grippe chaque hiver. « Il faudra voir s’il y a des mesures à prendre, il faut tirer les conséquences de cette épidémie (…) et organiser la future campagne de vaccination, des gestes barrières », a souligné Yannick Neuder, tout en ajoutant (nouvelle fenêtre) : « C’est la mission que j’ai donnée à la Haute autorité de santé, de faire le point » sur la vaccination obligatoire des soignants. L’hiver dernier, ils étaient seulement 19% de vaccinés contre la grippe. 

Des données manquantes pour justifier la mesure

Le ministre a donc renvoyé à des conclusions à venir de la Haute autorité de santé (HAS). Selon nos informations, la HAS a justement lancé une étude sur le nombre d’infections grippales contractées à l’hôpital, via son instance de la Commission technique des vaccinations. « Nous avons beaucoup discuté de l’obligation, mais nous n’avions pas de données pour pouvoir justifier la mise en place de cette contrainte », indique sa présidente, la Pr Anne-Claude Crémieux, à TF1info (nouvelle fenêtre). Une étude a donc commencé cet hiver, à la demande de la HAS, et doit durer deux ans.

Cette étude tend donc à quantifier la proportion d’infections grippales contractées par les patients dans les établissements de santé, voire le nombre de morts survenues suite à ces infections nosocomiales. De manière générale, on sait que 6% des patients (nouvelle fenêtre) contractent une infection lors de leur séjour à l’hôpital. Mais le nombre spécifique d’infections grippales n’est pas connu. 

« Cela signifie que les victimes des infections nosocomiales sont invisibles, alors même que la France est plutôt en avance sur la lutte de ces infections. Cette visibilité est pourtant importante pour le personnel soignant », selon la Pr Anne-Claude Crémieux. Dès ses premières conclusions l’an prochain, elle « permettra de discuter de la nécessité, ou non, de l’obligation vaccinale. En ayant ces nouvelles données, nous réexaminerons notre positionnement », indique la présidente de la commission technique des vaccinations. 


Caroline QUEVRAIN

Partager
Exit mobile version