Le mercure a fortement diminué ces derniers jours en France.
Pour faire face aux importants besoins de production d’électricité, la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle) reprend du service.

La France n’est toujours pas pleinement sortie de sa dépendance au charbon. À peine le froid fait-il son apparition sur l’Hexagone que la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle, est de nouveau sollicitée. Cette remise en service, après la fermeture du complexe début 2022 (et sa réouverture provisoire en janvier 2023) intervient pour répondre aux besoins de production d’électricité, a indiqué mardi 12 novembre son exploitant GazelEnergie. Pour être précis, la production a repris en début de journée, a précisé la porte-parole de la société, Camille Jaffrelo. 

Un projet de reconversion toujours dans l’expectative

Pour rappel, la combustion du charbon est considérée comme l’une des principales causes du changement climatique. L’usine de Saint-Avold est l’une des deux centrales à charbon de France, avec Cordemais (Loire-Atlantique). Si la seconde doit fermer ses portes en 2027 sans projet de reconversion, la première est censée avoir déjà été mise hors du circuit. Pourtant, le flou demeure sur son avenir, tant et si bien qu’une centaine de salariés et plus de 150 sous-traitants y travaillent toujours. « Les contrats de travail de ces collaborateurs courent jusqu’à avril 2025 », a affirmé GazelEnergie. 

Le site prépare sa reconversion avec un projet de biomasse dans un premier temps mais aussi avec un projet gazier, une équation loin de faire l’unanimité du côté des décideurs politiques. « Pour donner des perspectives, nous devons aller vers des énergies décarbonées. Le gaz ne l’est pas. Si nous sommes au biogaz, c’est bien mieux. La biomasse est également une possibilité, mais il faut d’abord que la copie soit solide, ce qui n’est pas le cas », a fustigé la ministre déléguée à l’Énergie Olga Givernet, sur BFMBusiness.

De son côté, l’exploitant a assuré avoir déposé un dossier industriel le 5 septembre, pour la conversion de la centrale « au biogaz à travers un investissement de plus de 100 millions d’euros ». « Plusieurs réunions avec les cabinets des ministres concernés et avec l’administration ont eu lieu pour rendre opérationnelle cette option », est-il noté. La transition écologique doit aussi être « protectrice de l’emploi et des dynamiques économiques territoriales », a plaidé la firme. 

En attendant d’en savoir plus, le temps file et, comme le souligne Thomas About, délégué syndical CFDT à la centrale, plus le gouvernement « attendra, procrastinera, plus on brûlera du charbon »


M.G avec AFP

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