La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, à Paris, le 12 juin 2025.

La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a défendu, mercredi 30 juillet, la nomination de Xavier Jamet, comme directeur de son cabinet, lobbyiste depuis 2022 pour la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la plus puissante organisation syndicale agricole en France, ce qui soulève des critiques en pleine contestation contre la loi Duplomb.

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a été saisie le 1er juillet, « à sa demande et conformément aux règles », et elle n’a fait « aucune remarque » sur cette nomination, sauf sur « la nécessité d’un déport sur les questions agricoles », a-t-elle fait valoir.

Elle a ajouté que l’ensemble de ces questions seront traitées par son directeur de cabinet adjoint. « Il a été mon collaborateur pendant plus de dix ans », « c’est un homme de grande qualité, en qui j’ai une confiance absolue », a aussi défendu Sophie Primas.

Xavier Jamet était depuis 2022 directeur des affaires publiques, en d’autres termes lobbyiste, pour la FNSEA. Il a quitté ses fonctions « il y a une semaine », a précisé la confédération à l’Agence France-Presse.

En pleine contestation contre la loi Duplomb

Il a été nommé directeur de cabinet le 22 juillet, une nomination révélée par plusieurs médias, dont La Lettre et L’Humanité, qui intervient en pleine contestation contre la loi Duplomb. Une pétition réclamant l’abrogation de ce texte – qui réintroduit sous conditions un pesticide interdit en France depuis 2018 mais autorisé en Europe – a récolté plus de 2 millions de signatures.

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Son arrivée dans le cabinet de la porte-parole « renforce l’emprise politique de la FNSEA sur les instances de pouvoir », a dénoncé, dans Mediapart, Yoann Coulmont de Générations futures, une ONG qui milite pour l’arrêt des pesticides.

C’est « une atteinte à la démocratie », « une preuve de plus que la FNSEA veut créer un Etat dans l’Etat pour protéger ses intérêts envers et contre la santé publique et les enjeux réels du monde paysan », a critiqué la porte-parole du collectif Cancer Colère, Fleur Breteau, qui avait fait une intervention remarquée à l’Assemblée au moment de l’examen de la loi Duplomb.

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Le Monde avec AFP

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