Au sein des éditions de l’Aube, une nouvelle collection est née : « La société du compromis ». Elle a été créée par l’ancien secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, qui appelle, à travers elle, à « retrouv[er] les bénéfices du compromis ». « Et si nous retrouvions l’essence même de la démocratie, qui est la reconnaissance des intérêts contradictoires traversant la société et sa capacité à les arbitrer par le compromis ? », propose-t-il.

On retrouve logiquement au cœur d’un des premiers ouvrages de la collection, Sortir du travail qui ne paie plus, toute l’importance de cette notion. L’essai est proposé en cette rentrée par Antoine Foucher, directeur du cabinet de conseil Quintet et ancien directeur de cabinet de la ministre du travail Muriel Pénicaud de 2017 à 2020.

Dans cet essai bâti autour des promesses du travail, l’auteur part d’un constat : « Le progrès économique et social a permis pendant soixante ans de vivre de mieux en mieux en travaillant de moins en moins. » Or, cette réalité n’est plus. Une double rupture s’est ainsi imposée depuis une quinzaine d’années : le pouvoir d’achat ne progresse pratiquement plus (0,8 % par an contre 5 % pendant les « trente glorieuses ») et la durée du travail ne diminue plus.

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« Si travailler ne permet plus de changer de niveau de vie, c’est parce que, pour le même temps de travail, nous avons cessé de produire davantage de biens et de services d’une année sur l’autre », poursuit l’auteur. En somme, le ralentissement des gains de productivité explique « la stagnation générale et durable du pouvoir d’achat ».

L’ouvrage s’attache à proposer des solutions pour que le travail « paie à nouveau ». Retrouver des gains de productivité ? C’est possible, mais au prix d’une politique menée sur plusieurs décennies, centrée sur la réindustrialisation de la France et la montée en puissance de sa capacité d’innovation.

Pour un travail « choisi et épanouissant »

Pour apporter une réponse à plus court terme, M. Foucher affiche sa préférence pour un « nouveau contrat social », bâti autour d’une « réforme structurelle en faveur des revenus du travail ». Il souhaite un « rééquilibr[age] [des] différents niveaux de taxation, de façon à baisser les prélèvements sur le travail et permettre aux travailleurs de garder une plus grande part de la rémunération qu’ils gagnent ».

En parallèle, un « triple compromis » (travail-capital, travail-retraites, travail-héritage) serait édifié : un effort serait demandé à tous les rentiers, aux retraités les plus aisés, aux héritiers les plus chanceux, par le biais d’une augmentation des taux de prélèvement. Les consommateurs seraient également mis à contribution à travers une augmentation du taux de TVA.

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