Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est dit mercredi 15 janvier « choqué » par les informations faisant état de « tueries à caractère ethnique » dans l’Etat d’Al-Jazira, au centre du Soudan, demandant une enquête.

« Nous exhortons les autorités à enquêter pleinement sur ces informations afin de traduire les responsables en justice et d’agir de toute urgence pour assurer une protection efficace des civils », a demandé le Haut-Commissariat sur le réseau social X.

Le Soudan est depuis avril 2023 en proie à une guerre opposant l’armée dirigée par le général Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de onze millions de personnes et provoqué l’une des pires crises humanitaires de l’histoire récente selon l’ONU.

L’armée soudanaise a nié mardi son implication dans des attaques contre des civils dans l’Etat d’Al-Jazira, après qu’une organisation d’avocats prodémocratie, Emergency Lawyers, l’a accusée, ainsi que des milices alliées, d’y avoir tué 13 personnes dont deux enfants.

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« Crimes de guerre »

Ce groupe d’avocats soudanais qui documente les atrocités commises depuis le début de la guerre a rapporté lundi que les attaques dans la localité d’Um al-Qura dans l’est de l’Etat d’Al-Jazira avaient commencé la semaine dernière alors que l’armée avançait dans cette région du centre du Soudan. L’armée a repris samedi aux FSR la capitale de cet Etat, Wad Madani.

Emergency Lawyers a accusé l’armée et des milices alliées d’avoir arrêté « des civils dont des femmes », décrivant des « campagnes ethniques » visant des communautés accusées de collaboration avec les FSR. Le groupe accuse l’armée et les milices « d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements ainsi que de tortures physiques et psychologiques ».

L’armée a rejeté ces accusations et imputé les attaques à des actes « individuels », promettant d’en punir les responsables. Elle a accusé des groupes qu’elle n’a pas nommés d’exploiter ces incidents pour incriminer l’armée tout en ignorant « les crimes de guerre horribles des FSR ».

Les habitants de villages comme Kombo Tayba, où les attaques ont eu lieu, accueillent des communautés agricoles appelées Kanabi. Selon Emergency Lawyers, ces communautés ont été victimes de « discours de haine » et d’accusations de soutien aux FSR.

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Le groupe de défense des droits de la communauté des Kanabi a accusé un groupe commandé par Abou Aqla Kaykal, qui a joué un rôle clé dans l’offensive de l’armée contre Al-Jazira, d’avoir commis un « massacre ».

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Le Monde avec AFP

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