Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé ce lundi que des kits de détection de soumission chimique seront bientôt remboursés par l’Assurance maladie.
Cette expérimentation sera déployée « dans plusieurs départements » selon un calendrier encore à définir, a-t-il annoncé.

En plein procès Pélicot et après l’agression de la députée Sandrine Josso , la soumission chimique n’est plus un phénomène ignoré. En revanche il est encore trop peu connu et détecté. Alors ce lundi 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé le remboursement à titre expérimental de kits de détection de soumission chimique, « dans plusieurs départements », selon un calendrier encore à définir. 

La distribution de ces kits de détection est l’une des préconisations de la mission sur le sujet confiée par le gouvernement à la sénatrice RDSE Véronique Guillotin et à la députée MoDem Sandrine Josso, qui accuse son collègue sénateur Joël Guerriau de l’avoir droguée à son insu en vue de l’agresser sexuellement. Les conclusions des élues préconisent que les pharmacies puissent délivrer, sur prescription médicale, aux femmes qui pensent avoir été droguées, un « kit de détection » ou « kit du lendemain » avec des « flacons pour recueillir l’urine », les adresses utiles et « toute la marche à suivre » pour accéder à la preuve, expliquait Sandrine Josso.

« La soumission chimique, c’est le crime parfait. C’est un contre-la-montre pour obtenir des preuves », a souvent expliqué cette dernière. « Très souvent les victimes ne se rappellent de rien » et les substances utilisées « disparaissent très rapidement du sang ».

Une campagne de sensibilisation

Aussi, « très peu de personnes connaissent la soumission chimique. Que ce soit auprès du personnel médical ou judiciaire, vous vous retrouvez dans des situations où on ne vous donne pas les bons conseils et la bonne marche à suivre pour porter plainte », disait-elle. Alors toujours ce lundi, le chef du gouvernement a également annoncé une campagne de sensibilisation du grand public à la soumission chimique. En lien avec l’association MendorsPas, fondée par la fille de Gisèle Pélicot, Caroline Darian , elle renverra les victimes, leurs proches et plus largement toutes les citoyennes et tous les citoyens vers la plateforme numérique et le numéro téléphonique du Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances (CRAFS). 

Le Premier ministre a confirmé que le gouvernement allait mettre en œuvre plusieurs mesures pour améliorer la lutte contre les violences faites aux femmes. Il prévoit de doter chaque département d’une maison des femmes d’ici 2025, d’étendre le dispositif permettant à des femmes victimes de violences sexuelles de déposer plainte dans un hôpital doté d’un service d’urgences ou gynécologique ou encore d’augmenter l’enveloppe allouée à l’aide universelle d’urgence. La lutte contre les violences faites aux femmes est un « chemin très long », a souligné Michel Barnier. « On doit aller plus loin parce que ce chemin n’est pas fini. »


J.F.

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