La députée Sandrine Josso et le sénateur Joël Guerriau, accusé d’avoir drogué sa collègue dans le but de l’agresser sexuellement, se sont retrouvés au tribunal de Paris pour une confrontation.
« C’est très lourd et compliqué de se retrouver avec son agresseur pendant presque quatre heures », a réagi la députée.
Le sénateur s’est dit « serein » et son avocat a estimé que cette confrontation avait été « très utile ».

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Le sénateur Joël Guerriau accusé d’avoir drogué la députée Sandrine Josso

Ce mercredi 6 novembre, Sandrine Josso avait rendez-vous avec son agresseur présumé. La députée et le sénateur Joël Guerriau , accusé de l’avoir droguée afin de l’agresser sexuellement l’an dernier, se sont retrouvés au tribunal de Paris dans le cabinet du juge d’instruction pour une confrontation qui a duré près de quatre heures. L’élue MoDem de Loire-Atlantique s’est dite éprouvée par la procédure à sa sortie, et le parlementaire élu dans le même département s’est dit « serein ».

« C’est très lourd et compliqué de se retrouver avec son agresseur pendant presque quatre heures », a confié à la presse Sandrine Josso, en sortant du tribunal. « J’ai été comme d’habitude très factuelle », a-t-elle estimé. « La justice fait son travail » mais a « des points à améliorer » : « Imposer des confrontations » à des victimes, c’est « très traumatisant », a-t-elle ajouté.

« Je suis serein », a de son côté déclaré Joël Guerriau à l’AFP. « Cette confrontation a été très utile », a abondé son avocat, Me Henri Carpentier. « Elle a permis de faire avancer la vérité, et cette vérité-là ne dérange pas M. Guerriau, tout au contraire », a affirmé son conseil, qui le défend aux côtés de Me Marie Roumiantseva.

388 ng/ml d’ecstasy dans le sang

Le 14 novembre 2023, Sandrine Josso s’était rendue au domicile parisien de son « ami politique », comme elle l’a décrit devant les magistrats, qui célébrait sa réélection. Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d’ecstasy dans le sang, d’après les analyses toxicologiques dont l’AFP a eu connaissance mercredi. Une dose bien supérieure à la quantité dite récréative. Ces analyses montraient aussi une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée. 

Dans ce dossier, l’absorption de drogue et ses effets délétères sur Sandrine Josso, qui souffre un an après d’un stress post-traumatique, ne semblent pas discutés. Tout l’enjeu repose sur l’intention. La confrontation de ce mercredi a notamment porté sur ce qu’a pu voir Sandrine Josso le soir des faits, la plaignante ayant expliqué avoir vu Joël Guerriau manipuler un sachet blanc, d’après une source proche du dossier à l’AFP.

Joël Guerriau refuse de démissionner

Lors d’un interrogatoire en septembre, le sénateur qui conteste toutes les accusations avait aussi été interrogé sur des recherches suspectes dans son téléphone portable. L’expertise de son mobile avait révélé des consultations en ligne autour du viol et des drogues, notamment sur des points de vente, le 9 octobre 2023, près d’un mois avant les faits dénoncés par Sandrine Josso. À Ouest-France, fin septembre, il a affirmé avoir effectué ces recherches après avoir entendu parler d’une « relation proche de quelqu’un de [s]on entourage » qui avait perdu connaissance.

Fin septembre, Joël Guerriau a annoncé se mettre « en retrait » des travaux parlementaires et quitter ses fonctions exécutives « à la demande » du président du Sénat, mais il refuse de démissionner.


J.F. avec AFP

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