L’enquête préliminaire ouverte en début d’année par le parquet de Paris contre le réseau social X faisant suite à des soupçons d’ingérence étrangère se rapproche d’Elon Musk, le puissant patron du réseau social. La procureure de Paris, Laure Beccuau, a annoncé, vendredi 11 juillet, dans un communiqué, que cette enquête visait « la plateforme X (ex-Twitter), [une] personne morale et [des] personnes physiques » et l’avoir confiée, le 9 juillet, à la gendarmerie nationale. Le parquet de Paris n’a pas précisé l’identité des « personnes physiques ».
L’enquête porte sur deux accusations graves : « Altération du fonctionnement » et « extraction frauduleuse de données » d’un système informatique « en bande organisée ». Deux infractions lourdes en matière de piratage informatique, pour lesquelles le code pénal prévoit jusqu’à dix ans de prison et 300 000 euros d’amende. La désignation d’un service enquêteur va permettre au parquet, en théorie, de diligenter des perquisitions et des auditions.
Le parquet de Paris avait ouvert une enquête en février, après avoir reçu deux signalements, notamment de la part du député (Ensemble pour la République) Eric Bothorel, concernant un possible rôle joué par X dans des opérations d’ingérence politique en Europe. Le réseau social dirigé par Elon Musk est notamment suspecté d’avoir modifié ses algorithmes d’affichage de contenus pour mettre en avant des thématiques favorables à l’extrême droite, et d’avoir donné une visibilité accrue à des candidats lors d’élections récentes en Europe – en promouvant, par exemple, le parti allemand d’extrême droite Alternativ für Deutschland (AfD), que M. Musk soutient personnellement.
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