Installation du prototype de l’expérience DAMIC-M de traque de la matière noire, au laboratoire souterrain de Modane, en mars 2025

Les physiciens ont de drôles d’idées. Ils prétendent avoir ouvert une nouvelle fenêtre sur l’Univers… sous les Alpes. Pas le plus pratique pour voir quelque chose. Et pourtant.

Près de Modane (Savoie), au milieu du tunnel de Fréjus, à 6 kilomètres de l’entrée, entre la France et l’Italie, une porte métallique au gris noirci par les goudrons et plastiques est marquée d’un sens interdit. Un des physiciens en gilet jaune donne le top pour traverser à pied la double voie après le passage de poids lourds et de voitures. Derrière la première porte, une seconde, puis une troisième. Enfin s’ouvre une vaste galerie qui s’enfonce dans la montagne, presque à la verticale de la pointe du Fréjus, qui culmine 1 700 mètres plus haut, à 2 932 mètres.

Sur la droite, une pièce de quelques mètres carrés, aux parois transparentes qui semblent fragiles. A l’intérieur, le prototype d’une « fenêtre » d’observation quasi unique au monde, baptisée « Damic-M ». « On le surnomme “La belle chambre”, LBC, pour “Low Background Chamber” [chambre à bas bruit] », décrit Antoine Letessier-Selvon, chercheur CNRS au Laboratoire de physique nucléaire et hautes énergies (CNRS/Sorbonne Université), le coordinateur scientifique de cette expérience majoritairement américano-française, qui compte une cinquantaine de personnes.

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