Stéphane Bouquet, à Paris, le 3 novembre 2016.

Stéphane Bouquet est mort dimanche 24 août, à l’âge de 57 ans, à Paris, d’un cancer du poumon. Doit-on parler d’un écrivain, d’un critique, d’un poète ? Sans doute ce dernier mot, si ancien et si léger, à sa façon, est-il le plus adéquat, et le plus spontané, pour parcourir l’arc d’une douzaine de livres publiés depuis Dans l’année de cet âge (2001), presque tous aux éditions Champ Vallon, à l’exception notamment du dernier, Tout se tient, paru en mai chez P.O.L.

Poète, Stéphane Bouquet le fut sans doute essentiellement, même s’il ne faut pas négliger son travail sur le cinéma, ses livres sur Pier Paolo Pasolini (1922-1975), Sergueï Eisenstein (1898-1948), Gus Van Sant ou Clint Eastwood, son œuvre même de critique, y compris dans sa dimension journalistique, à propos de films ou de livres, aux Cahiers du cinéma ou à Libération.

C’est que, poète, il le fut peut-être dans un sens voisin d’un certain encyclopédisme romantique allemand, même si, ne réfutant pas Novalis (1772-1801), ses références étaient plutôt américaines ou italiennes, pasoliniennes en tout cas. L’expérience de la poésie, sa franche beauté d’épiphanie, n’excluait pas pour lui quelque chose comme l’ouverture à un savoir critique, et ses livres ont été souvent le dialogue d’un solitaire avec les œuvres amies et les artistes, vivants ou morts, qui les font.

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