
Les partenaires sociaux ont reçu vendredi un courrier du premier ministre, François Bayrou, précisant son projet de supprimer deux jours fériés, rapporte, dimanche 10 août, le quotidien économique et financier Les Echos, qui a eu accès à une copie de la missive.
Le chef du gouvernement avait proposé, le 15 juillet, lors de la présentation de son plan pour le budget 2026, que « deux jours fériés soient supprimés pour tout le pays ». Il avait cité le lundi de Pâques et le 8-Mai, tout en se disant « prêt à accepter d’autres idées ». La mesure rapporterait, selon lui, « plusieurs milliards » au budget de l’Etat.
« Le lundi de Pâques n’a aucune signification religieuse », avait rappelé le premier ministre, alors que cette date est fériée dans plus d’une centaine de pays dans le monde. Le 8-Mai, considéré comme l’anniversaire de la victoire des Alliés en 1945, est devenu une journée de commémoration dès 1946, puis un jour férié à partir de 1953 jusqu’en 1959. Vingt-trois ans après, en 1981, il a retrouvé son caractère férié sous la présidence de François Mitterrand.
La réponse des partenaires sociaux attendue d’ici au « 1er septembre »
Ce projet relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle. C’est pourquoi François Bayrou a l’obligation, en vertu de l’article 1 du code du travail, de communiquer un document d’orientation aux partenaires sociaux afin qu’ils puissent négocier.
Dans cette lettre, le gouvernement justifie la suppression du lundi de Pâques et du 8-Mai en soulignant que ces deux jours interviennent à « une période de l’année comportant de nombreux jours fériés ». Cette mesure concernera les salariés du privé et du public qui « ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail ». « En contrepartie, les employeurs du secteur privé s’acquitteront d’une contribution qui sera affectée au budget de l’Etat », un mécanisme déjà appliqué pour le lundi de Pentecôte.
Le courrier évoque des « marges de manœuvre », permettant, notamment, de prendre en compte « les éventuelles spécificités à prévoir pour l’Alsace, la Moselle et Saint-Pierre-et-Miquelon » où la loi du 9 décembre 1905 séparant les Eglises et l’Etat ne s’applique pas. Cependant, le document s’oppose à des « organisations trop souples favorisant les contournements » car « il faut bien que ce travail supplémentaire soit réalisé », souligne Matigon, qui affirme que « le rendement de cette mesure devra être pour le secteur privé de 4,2 milliards d’euros dès 2026 pour le budget de l’Etat ».
François Bayrou demande aux partenaires sociaux de lui dire avant le « 1er septembre » s’ils souhaitent engager une négociation, qui devra s’achever « au plus tard le 30 septembre ».