- Le Premier ministre a annoncé la suppression de deux jours fériés dans son projet de budget pour 2026.
- François Bayrou a suggéré le lundi de Pâques et le 8-Mai, suscitant une levée de boucliers.
- Depuis le départ, la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale a eu de la peine à se faire une place dans le calendrier français.
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Budget 2026 : les annonces choc de François Bayrou
François Bayrou a proposé de supprimer deux jours fériés, parmi les 10 que compte le calendrier français – en plus du lundi de Pentecôte, déjà transformé en journée de solidarité –, pour produire de la richesse et engranger des recettes supplémentaires au budget. Reste à savoir lesquels, et le Premier ministre en a suggéré deux : le lundi de Pâques, et le 8 mai. Les différents partis d’opposition ont fait part de leur hostilité, soit au principe, soit aux dates choisies. Mais celle que tout le monde conteste, du RN à LFI, c’est le 8-Mai.
« Arguments économiques »
Bien avant d’être évoquée par François Bayrou, la fête du 8-Mai a déjà eu une histoire mouvementée. Elle commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale, à la date fixée en 1945 pour la cessation des hostilités dans l’acte de capitulation signé la veille par l’Allemagne. Mais sa célébration va connaître de multiples rebondissements en France.
Son instauration « a provoqué le plus de débats, et donné naissance au plus grand nombre de textes réglementaires ou législatifs »
, a rappelé l’historienne Jacqueline Lalouette dans un texte pour la Fondation Jean Jaurès. Qui mentionne les « considérations relatives à l’histoire de Vichy, de la Résistance et de la Libération, et la concurrence des mémoires gaulliste et communiste quant à cette période de l’histoire de France »
. Et déjà des « arguments économiques »
, imposaient que la commémoration de la fin de la guerre se tienne le dimanche suivant le 8 mai, selon une loi de 1946. Car « la France devait se reconstruire et un jour férié supplémentaire paraissait particulièrement inopportun »
, rappelle l’historienne.
Célébrée en continu depuis 1981
Devenu jour férié en 1953, à la demande des associations de déportés et résistants, elle se célèbre de nouveau un dimanche à partir de 1959, sur décret du président Charles de Gaulle. En 1968, le 8-Mai est bien une fête à nouveau… mais travaillée. Qui deviendra Journée de l’Europe, symbole de réconciliation franco-allemande, en 1975, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Avant de redevenir la célébration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, et fériée, dès le début du premier septennat de François Mitterrand, en 1981.
Le 8-Mai n’est férié que dans deux autres pays européens, hormis la France : en République Tchèque et en Slovaquie. La Bulgarie fête le 6 mai la journée de l’armée et du courage et les Pays-Bas fêtent le 5 mai la Fête de la libération. Le Luxembourg a la fête de l’Europe, le 9 mai, et en Slovénie, le 27 avril est la « Journée de la résistance contre l’occupation »
allemande et italienne.