Le Sénat a voté jeudi soir pour supprimer les crédits budgétaires alloués au déploiement du service national universel (SNU).
Le rapporteur socialiste du texte estime sa généralisation « ni possible ni souhaitable ».

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Le gouvernement de François Bayrou

Coup dur pour Emmanuel Macron. Le Sénat a voté jeudi soir pour supprimer les crédits budgétaires alloués au déploiement du service national universel (SNU), estimant sa généralisation « ni possible ni souhaitable ». Une position à l’opposée de celles du gouvernement qui continue de défendre contre vents et marées ce dispositif-phare d’Emmanuel Macron malgré une opposition massive au Parlement.

Une généralisation aurait un coût « faramineux »

Les sénateurs ont adopté très largement un amendement construit de manière transpartisane pour supprimer la quasi-intégralité du budget du SNU (100 millions d’euros), choisissant de rediriger la majorité de ces crédits (80 millions d’euros) vers le budget des Sports, en nette baisse après les Jeux olympiques. « Après cinq ans d’expérimentation, le SNU n’apporte pas une plus-value suffisante en comparaison des autres politiques d’engagement de la jeunesse pour justifier la poursuite de son déploiement », a affirmé le rapporteur socialiste Eric Jeansannetas. Il a notamment ciblé la difficulté pour trouver « suffisamment de centres pour accueillir l’ensemble des jeunes » et surtout le coût « faramineux » de la généralisation, estimé entre 3,5 et 5 milliards d’euros par an par la Cour des comptes, elle aussi très sévère.

La ministre des Sports et de la Jeunesse, Marie Barsacq, s’est opposée à cette suppression, estimant « pas opportun de sacrifier le SNU au profit du sport ». Tout en reconnaissant des imperfections, elle a affirmé qu’un « groupe de travail interministériel » sera chargé de proposer « des évolutions pour la rentrée scolaire ».

À l’automne 2024, la commission des Finances de l’Assemblée nationale avait, elle aussi, voté pour la suppression du SNU dans le budget, ce qui assure une très large majorité parlementaire pour l’abandon de ce dispositif… Sauf à passer en force via le 49.3 ou faire des concessions, le gouvernement aura donc probablement beaucoup de mal à maintenir cette création d’Emmanuel Macron dans son budget.

Promesse de campagne du chef de l’État, le SNU, lancé en 2019, devait être généralisé aux 15-17 ans à la rentrée 2026, selon les promesses de l’ex-Premier ministre Gabriel Attal


Antoine LLORCA avec l’AFP

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