Amélie de Montchalin n’a pas exclu ce samedi 19 avril que l’abattement fiscal dont bénéficient les retraités puisse être supprimé.
La ministre estime qu’ils peuvent contribuer aux dépenses liées au vieillissement.
Le gouvernement cherche désespérément des pistes d’économies pour le budget 2026.

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La proposition risque de ne pas plaire aux retraités. La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin (nouvelle fenêtre) n’a pourtant pas exclu ce samedi 19 avril la possibilité de supprimer l’abattement fiscal dont ils bénéficient, estimant dans une interview au Parisien (nouvelle fenêtre), « que ce n’est pas votre âge qui doit définir votre contribution ».

Je pense, à titre personnel, qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics

Les retraités peuvent, comme les actifs, diminuer de 10% leurs revenus au moment de leur déclaration, une possibilité jugée « aberrante » par le Medef, qui a appelé à sa suppression. Interrogée sur l’éventualité d’une suppression de cet abattement, Amélie de Montchalin a indiqué que, « dans le cadre du conclave » sur les retraites, les « partenaires sociaux regardent l’ensemble des sujets », y compris « les avantages pour les retraités ». « Je pense, à titre personnel, qu’on ne peut pas indéfiniment mettre à contribution les actifs pour financer les nouvelles dépenses sociales liées au vieillissement« , a-t-elle avancé. « Ce n’est pas votre âge qui doit définir votre contribution, mais aussi les moyens dont vous disposez. »

Le gouvernement cherche à supprimer des niches fiscales dans le cadre du budget 2026 pour tenter de réduire le déficit public, qui s’est creusé à 5,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2024. L’abattement fiscal pour les retraités a été introduit en 1978 dans l’objectif de les mettre à égalité avec les actifs qui bénéficient eux aussi d’une déduction fiscale automatique de 10% de leurs revenus au moment de leur déclaration, pour frais professionnels.

Supprimer l’abattement sur les revenus des retraités entraînerait pour certains l’augmentation de leur impôt sur le revenu et ferait que d’autres, qui sont non-imposables aujourd’hui, le deviennent. Le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), Gilbert Cette, s’était dit en janvier favorable à la suppression de cet abattement fiscal, un avis partagé par le président du Medef Patrick Martin. « Qu’un retraité bénéficie d’une exonération fiscale pour des frais professionnels », « pour 4 milliards et demi d’euros par an », c’est « contre-nature », selon le dirigeant de la première organisation patronale.

Mais pour l’UNSA-Retraités, « l’abattement de 10% appliqué à la fiscalité des retraités n’a rien à voir avec la déduction fiscale pour frais professionnels » des actifs, écrivait-elle dans un communiqué en mars. Sa suppression « augmenterait la contribution fiscale de 8,4 millions de retraités, soit la moitié de l’ensemble des retraités, et dans cette moitié, tous ne sont pas riches », avait ajouté le syndicat.

Zoé SAMIN avec AFP

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