Brian Chesky, cofondateur et PDG d’Airbnb, à Los Angeles, le 1er mai 2024.

Après la période d’euphorie qui a marqué la fin de la pandémie de Covid-19, serait-ce le début d’une normalisation du côté de la demande de voyage ? Si la contribution de l’industrie touristique à l’économie mondiale devrait atteindre des niveaux records cette année, dépassant même les dépenses antérieures à la période des confinements, les entreprises de voyage en ligne mettent d’ores et déjà en garde sur le fait qu’elles dépasseront difficilement les niveaux d’activités enregistrés sur la première moitié de l’année en 2023.

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Jeudi 9 mai, la plate-forme de réservations de logement Airbnb a connu un trou d’air en Bourse, avec une chute de 6,87 % à 147 dollars (environ 137 euros) au Nasdaq à New York, alors que le groupe prévoit une activité au deuxième trimestre marquée par un ralentissement des dépenses de voyage avant la période estivale. L’entreprise table sur un chiffre d’affaires compris entre 2,68 et 2,74 milliards de dollars entre avril et juin, en deçà des attentes des analystes financiers qui misaient pour leur part sur le haut de la fourchette.

Airbnb prévoit par ailleurs sur cette même période un nombre de nuitées « relativement stable » par rapport aux 9,5 % de hausse enregistrée au premier trimestre et aux 12 % attendus par les analystes. Il s’agit du taux de croissance le plus faible depuis 2020, même si l’entreprise estime que le tarif journalier moyen sera légèrement plus élevé que celui de l’an dernier. Pour se justifier, elle invoque un calendrier plus précoce avec le décalage des vacances de Pâques qui se sont tenues au premier trimestre (par ailleurs meilleur que prévu) et non au deuxième, ainsi qu’une incidence défavorable du taux de change sur ses comptes.

Problèmes géopolitiques

Le 3 mai, Booking Holdings a, de son côté, publié des résultats solides pour le premier trimestre, avec une croissance de 9 % pour les nuitées, de 17 % pour le chiffre d’affaires et de 76 % pour le bénéfice d’exploitation en glissement annuel par rapport à l’an dernier. Mais s’il dépasse les attentes de la communauté financière, ce bilan du groupe de Seattle reste obscurci par l’anticipation d’un ralentissement de l’activité au deuxième trimestre, et ce, en raison notamment des problèmes géopolitiques au Moyen-Orient. A cet horizon, les réservations ne devraient plus croître que de 3 à 5 % et les revenus, de 4 à 6 %, selon le groupe.

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Des trois rivales américaines, Expedia est cependant la plus mal lotie. Le géant du voyage en ligne a enregistré un niveau décevant de réservations dès le premier trimestre, ce qui l’a conduit à réviser ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’ensemble de l’année. « Nos résultats du premier trimestre sont conformes à nos prévisions, avec un chiffre d’affaires et un bénéfice supérieurs, mais avec des réservations brutes moins robustes », a confirmé Peter Kern, le vice-président du groupe, dans la foulée de la publication le 2 mai. L’entreprise a enregistré une reprise plus lente que prévu de Vrbo, son activité de location de vacances, cette dernière ayant perdu des parts de marché au profit d’Aibnb et de Bookings Holdings.

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