La « guerre des douze jours » entre Israël et l’Iran a offert à Donald Trump sa première victoire internationale depuis son retour au pouvoir. A-t-il vraiment réussi à éliminer, ou au moins à entraver significativement le programme nucléaire iranien ? Un doute subsiste, mais au moins est-il parvenu à éviter à son pays une nouvelle « guerre sans fin » – dont les Américains ne veulent plus – et à imposer dans la région un cessez-le-feu à vrai dire inespéré, compte tenu des desseins belliqueux de Benyamin Nétanyahou.

Le président américain a au passage rabroué l’Europe – « Elle ne peut pas être utile dans cette affaire » –, quand les ministres de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, ainsi que la haute représentante de l’Union européenne avaient cru pouvoir jouer un rôle en rencontrant à Genève, le 20 juin, leur homologue iranien.

Il est vrai que les Européens ont paru de bout en bout courir dans tous les sens, tantôt en invoquant le « droit d’Israël à se défendre », tantôt en appelant à la désescalade. Un paradoxe devrait toutefois retenir l’attention : si l’instinct de Trump est de marginaliser l’Europe, il y a entre son administration et les Européens – au moins certains d’entre eux, dont la France – plus de convergences qu’il n’y paraît sur la paix au Proche-Orient.

Protecteur irascible

Tout en soutenant Israël, Donald Trump a marqué à plusieurs reprises ses distances avec le gouvernement Nétanyahou, en lui imposant une trêve à Gaza au début de l’année, en sautant l’étape de Jérusalem dans son voyage dans la région et, finalement, en arrêtant la guerre avec l’Iran. Il ne croit pas au changement de régime. Il veut une paix par le « business ». Il considère les Etats du Golfe comme des partenaires peut-être aussi importants que l’Etat hébreu.

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Il ne semblait pas non plus avoir de fortes objections à l’initiative d’une conférence internationale coprésidée par l’Arabie saoudite et la France sur la solution à deux Etats – prévue en juin, mais torpillée par l’attaque israélienne sur la République islamique. Et les Européens, comme Washington, ne sont pas prêts à accepter un Iran nucléaire.

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