À l’approche des ponts de mai, menacés par des préavis de grève déposés à la SNCF, la numéro 1 du syndicat a appelé sur LCI la direction à négocier pour « faire en sorte que cette grève n’ait pas lieu ».
« C’est encore possible et c’est nécessaire », a-t-elle assuré.

La porte du syndicat reste ouverte à la discussion, mais le temps presse. Invitée sur LCI ce dimanche 27 avril, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet est revenue sur les différents appels à la grève à la SNCF à compter du 5 mai (nouvelle fenêtre), portés notamment par son organisation, faisant redouter une « semaine noire » pour les voyageurs. Elle s’est dit prête à « suspendre » ces préavis, mais à conditions que les revendications des cheminots soient « satisfaites » avant cela. 

« On peut s’épargner ça en négociant, j’appelle la direction de la SNCF à négocier immédiatement avec les organisations syndicales pour faire en sorte que cette grève n’ait pas lieu, en satisfaisant les revendications, a insisté la numéro 1 de la CGT. C’est encore possible et c’est nécessaire. » Pour l’heure, une « semaine noire » (nouvelle fenêtre) ne se profile pas encore, car « la direction peut encore l’empêcher », a-t-elle appuyé. « La balle est dans son camp. » 

Elle a mis en cause en particulier les primes, « qui ne sont pas cotisées », ou encore les rythmes de travail des conducteurs de train, « très contraignants », plaidant pour « avoir une articulation des temps entre le travail et la vie de famille »

Une mobilisation lancée « pas de gaieté de cœur »

Tout en maintenant cette ouverture à la négociation, la numéro 1 du syndicat a défendu l’importance de conserver le droit de grève même pendant les ponts de mai, s’opposant à l’adoption par le Sénat au début du mois d’une proposition de loi pour limiter ce droit sur un quota de 30 jours sanctuarisés par an (nouvelle fenêtre). Les périodes concernées porteraient notamment sur les vacances scolaires et les jours fériés, sur le modèle d’un dispositif mis en place en Italie. 

Au global, cela pourrait représenter « beaucoup » de jours, s’est inquiétée Sophie Binet, disant craindre « une sacrée entrave au droit de grève », un « droit constitutionnel ». « Faire grève, ça ne fait plaisir à personne. Cela nous coûte un jour de salaire », a-t-elle insisté. Pour les cheminots en particulier, cela représente selon elle « autour de 100 euros qu’ils perdent par jour de grève ». « Ce n’est pas de gaieté de cœur », mais « pour être entendu sur des revendications importantes (nouvelle fenêtre)« , a-t-elle martelé. 

Quant au ministre des Transports Philippe Tabarot, qui a estimé jeudi que « certains syndicats ne semblent pas vouloir avancer vers un apaisement », il « n’aide pas du tout » (nouvelle fenêtre) et « n’a pas compris son rôle », a-t-elle tancé. « Dès qu’il est arrivé, il a tendu la situation dans le secteur des transports », a-t-elle ajouté, appelant le responsable à « être dans l’apaisement et de permettre la négociation »

Maëlane LOAËC

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