Récolte du riz, à Saint-Gilles (Gard), le 28 septembre 2015.

Les riziculteurs camarguais ont le sourire. Alors que la récolte est terminée, le volume de graminées est bien replet. « Notre production devrait avoisiner 90 000 tonnes, un plus haut depuis une dizaine d’années », pronostique Bertrand Mazel, président du Syndicat des riziculteurs de France.

Il évoque le climat tropical qui a boosté la pousse dans les champs. Mais c’est surtout la hausse des surfaces plantées en graminées qui a joué. Les superficies des rizières sont passées, en un an, sur le territoire français, de 13 000 à 15 000 hectares. L’appât du grain. En effet, en 2024, le prix du riz s’est renchéri. Le cours mondial a progressé de près de 50 %. En fait, cette envolée a véritablement débuté à l’été 2023, lorsque l’Inde a décidé de limiter les exportations de graminées, pour lutter contre l’inflation. Or, ce pays représente, à lui seul, 40 % du commerce mondial de riz. C’est d’ailleurs lorsque ces freins aux échanges ont été desserrés à l’automne 2024, que le reflux des cours s’est amplifié.

Un plongeon lesté également par une récolte mondiale record engrangée en 2025. Elle devrait atteindre un plus haut, à 838 millions de tonnes, soit un équivalent de 556 millions de tonnes de riz blanc, selon les dernières estimations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans ce contexte de greniers bien garnis de riz, la FAO table sur un niveau de stock historique en 2026, à 215,4 millions de tonnes, ce qui représenterait 40 % de la demande mondiale annuelle. Sur les marchés financiers, le vent a donc tourné. Les cours mondiaux sont au plancher. Ils sont passés de plus de 600 dollars (520 euros) la tonne à moins de 350, entre le printemps 2024 et l’automne 2025. Le prix du riz dégrisé.

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