• Le pouvoir syrien s’est engagé ce vendredi soir à envoyer de nouveau des forces gouvernementales dans le sud du pays, meurtri depuis près d’une semaine par des violences.
  • Des affrontements entre factions druzes et groupes tribaux armés ont éclaté dans la soirée à l’entrée de Soueida.
  • L’ONU exhorte à faire cesser « l’effusion de sang », qui a déjà fait 638 morts en quelques jours, selon une ONG.

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Après une très précaire accalmie, la fièvre repart dans le sud de la Syrie. La présidence syrienne s’est engagée vendredi 18 juillet au soir à envoyer des forces dans cette afin de « mettre fin aux affrontements » en cours dans la ville de Soueida, entre factions druzes et groupes tribaux armés, tout en appelant à la « retenue ». Les combats ont déjà fait des centaines de morts (nouvelle fenêtre) et des dizaines de milliers de déplacés ces derniers jours dans cette région, d’où le pouvoir avait retiré ses soldats la veille, sous la pression d’Israël.

Dans un communiqué, la présidence exhorte « toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier la raison » et précise que « les autorités compétentes travaillent à l’envoi d’une force spéciale pour mettre fin aux affrontements et résoudre le conflit sur le terrain, parallèlement à des mesures politiques et sécuritaires visant à stabiliser la situation et à assurer le retour au calme » dans cette ville à majorité druze.

« Services essentiels effondrés » et « opérations d’évacuation d’urgence » entravées

Des affrontements ont éclaté vendredi soir à l’entrée ouest de la ville syrienne, entre des hommes armés issus de tribus et des factions druzes retranchées dans la ville (nouvelle fenêtre), selon un correspondant de l’AFP sur place. Quelque 200 combattants tribaux ont été vus par l’agence de presse échangeant des tirs d’armes automatiques et de projectiles avec les groupes druzes positionnés à l’intérieur de Soueida. 

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a confirmé des combats dans ce secteur, ajoutant que « des bombardements visaient des quartiers de la ville ». Dès vendredi matin, des combattants de tribus arabes sunnites, qui ont afflué de différentes régions syriennes pour prêter main forte aux bédouins, s’étaient massés autour de Soueida, selon des correspondants de l’AFP sur place.

Face à cet engrenage mortifère, l’ONU a appelé vendredi à arrêter « l’effusion de sang », estimant que « la protection de toutes les personnes (nouvelle fenêtre) doit être la priorité absolue ». Le Haut-Commissaire aux droits humains Volker Türk a demandé des enquêtes « rapides » et « transparentes » sur ces violences. 

Près de 80.000 personnes ont été déplacées en raison des violences dans la province, s’est aussi alarmée l’Organisation internationale pour les migrations. « Les services essentiels à Soueida, tels que l’électricité et l’eau, se sont effondrés », tandis qu’une « pénurie de carburant a paralysé les transports et entravé les opérations d’évacuation d’urgence », a-t-elle souligné. 

Les affrontements dans cette région à majorité druze ont éclaté dimanche soir et fait 638 morts selon un dernier bilan de l’OSDH. Le pouvoir syrien, disant vouloir rétablir l’ordre, avait déployé ses forces mardi à Soueida, mais l’ONG, des témoins et des groupes druzes ont toutefois accusé ces forces d’avoir combattu au côté des bédouins et d’avoir commis des exactions. Elles s’étaient retirées jeudi de la ville, après des menaces et des bombardements d’Israël, qui a dit vouloir protéger la minorité druze et avait déjà bombardé Damas mercredi. Un cessez-le-feu a été conclu entre les parties syriennes mais la présidence a accusé jeudi soir les combattants druzes de l’avoir violé. 

M.L. avec AFP

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