- Il y a un an, Bachar al-Assad était chassé du pouvoir à Damas, après 24 ans au pouvoir.
- Le dictateur avait pris la fuite, direction Moscou où il vit toujours aux côtés de sa famille.
- Un exil préparé de longue date : le dirigeant avait acheté des appartements dans la capitale russe plusieurs années auparavant.
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Syrie : la difficile transition après la chute de Bachar al-Assad
Un exil doré, loin des regards. Un an après la chute de sa dynastie qui aura régné durant 54 ans (nouvelle fenêtre), Bachar al-Assad demeure toujours à Moscou. C’est là, dans la banlieue chic de la capitale russe, que l’ancien dictateur a trouvé refuge grâce aux millions transférés au fil des ans.
Une enquête de Die Zeit
(nouvelle fenêtre) publiée en octobre a dévoilé le quotidien de l’ancien dirigeant syrien à Moskva City, un quartier à l’ouest de Moscou où vivent les grandes fortunes du pays. Bachar al-Assad posséderait une vingtaine d’appartements où il héberge sa famille. Les journalistes, qui ont pu pénétrer dans l’un de ces immeubles, ont décrit un décor fastueux, entre lustres de cristal, salles de bain en marbre et équipements de dernière génération. Un appartement de trois pièces de 120 m² était en vente pour 1,7 million d’euros il y a quelques mois. Une somme dérisoire pour le clan Assad.
Des heures à jouer aux jeux vidéo
Comme l’a rapporté le
Financial Times
(nouvelle fenêtre), l’ancien dictateur a fait convoyer 220 millions d’euros en petites coupures entre Damas et Moscou, entre mars 2018 et septembre 2019. Deux tonnes de billets sont arrivées dans les coffres des banques moscovites permettant à Bachar al-Assad, dont la fortune est estimée à 1,75 milliard d’euros selon un rapport du département d’État américain, de prévoir sur le long terme si son régime venait à s’écrouler. Ce fut le cas en décembre 2024.
Depuis, l’ancien dictateur, qui a trois enfants – Hafez, 24 ans, Zein, 21 ans et Karim, 20 ans – occupe son temps discrètement. Selon Die Zeit
, il « passe des heures à jouer à des jeux vidéo en ligne
« , ne pouvant sortir en public. C’est d’ailleurs une condition imposée par le Kremlin. Si le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (nouvelle fenêtre) a réaffirmé en octobre que Moscou avait offert à Bachar al-Assad et sa famille l’asile pour « des raisons purement humanitaires
« , ces derniers doivent respecter des règles. D’après l’hebdomadaire allemand, l’ex-dirigeant ne doit avoir aucune activité politique et ne pas s’exprimer auprès des médias.
Malgré son assignation à résidence, le « boucher de Damas » bénéficierait d’une protection rapprochée fournie par les autorités russes. Cela n’aurait pas empêché en septembre dernier une tentative d’empoisonnement : c’est en tout cas ce qu’avait rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) dans un rapport publié le 2 octobre. L’ancien dirigeant aurait été admis dans un hôpital près de Moscou dans un « état critique en soins intensifs
« , non pas à cause « d’une simple intoxication alimentaire mais bien d’un empoisonnement
« . Il serait sorti après une dizaine de jours d’hospitalisation.

