Entraînement de réservistes avant le début des exercices militaires « Han Kuang », à Taoyuan, dans le nord de l’île de Taïwan, le 9 juillet 2025.

Taïwan a donné, mercredi 9 juillet, le coup d’envoi de ses exercices militaires annuels visant à simuler la défense de l’île contre une potentielle attaque chinoise. Ces exercices, nommés « Han Kuang », auront lieu jusqu’au 18 juillet. La Chine revendique Taïwan et n’écarte pas l’option d’une invasion armée de l’île, qu’elle soumet à une forte pression militaire, économique et diplomatique. Avant le début de ces exercices, le ministère de la défense taïwanais a affirmé, tôt mercredi, avoir détecté en une journée 31 avions et 7 navires militaires chinois aux alentours de l’île.

Ces exercices permettront de « faire savoir à la communauté internationale que nous sommes déterminés à nous défendre et à montrer à la Chine que l’armée de notre pays a la confiance et la capacité de défendre une vie libre et démocratique », a récemment déclaré Wellington Koo, le ministre de la défense taïwanais. Quelque 22 000 réservistes sont aussi mobilisés – le plus grand nombre de soldats jamais convoqués lors de ces manœuvres, qui se déroulent chaque année depuis 1984, lorsque Taïwan vivait encore sous le joug de la loi martiale.

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« Zone grise » et « frappes de précision »

Des lance-roquettes Himars livrés par les Etats-Unis seront utilisés pendant les manœuvres, et des exercices de tirs réels impliquant des chars M1 A2 Abrams de fabrication américaine auront lieu. Les troupes vont simuler différents scénarios, dont certains relèveront du harcèlement dit « de zone grise », un concept désignant des tactiques hostiles mais ne relevant pas de la guerre ouverte. Des représentants de la défense taïwanaise ont annoncé aussi des exercices de « frappes de précision à longue portée ».

Les exercices se déroulent au moment où le président, Lai Ching-te, farouche défenseur de la démocratie taïwanaise et qualifié de « dangereux séparatiste » par Pékin, est en tournée dans toute l’île et prononce des discours destinés à « unifier le pays ».

Pour accentuer sa pression, Pékin déploie régulièrement des avions militaires et des navires de guerre près de l’île. Taïwan réagit en augmentant ses dépenses de défense et en se dotant d’armes plus petites et plus agiles, notamment des drones. Washington, qui n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Taipei, reste le plus grand allié et fournisseur d’armes de l’île.

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Le Monde avec AFP

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