Lors d’un rassemblement pour rendre hommage à Tatiana Mevel, à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine), le  11 août 2025.

Comme un tiers des victimes de féminicides, elle avait alerté les autorités. Tatiana Mevel, une femme tuée par son ancien conjoint de 38 ans dans la nuit de vendredi à samedi 9 août à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine), avait porté plainte contre son ancien concubin, a fait savoir le procureur de la République de Saint-Malo. Après l’assassinat de son ex-compagne, l’homme avait pris la fuite avant d’être abattu par un gendarme.

« La victime de l’assassinat avait déposé plainte à deux reprises contre son ancien concubin », selon le communiqué du procureur. Une première fois à la mi-juillet pour dire qu’il « lui envoyait de nombreux messages, tentait de la joindre fréquemment par téléphone et se présentait régulièrement à son domicile » après leur séparation ; une seconde fois le 2 août car elle « suspectait son ancien concubin d’avoir dégradé son véhicule », toujours selon le communiqué du procureur.

Dans sa première plainte, Tatiana Mevel « affirmait ne jamais avoir été victime de violences physiques, verbale ou sexuelle ni de menace de mort de la part de l’intéressé ».

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Deux enquêtes ouvertes

L’homme avait agressé son ancienne compagne de 39 ans à l’arme blanche dans la rue, dans la nuit de vendredi à samedi. Il avait été ensuite localisé à son domicile à Taden (Côtes-d’Armor), à une vingtaine de kilomètres de Saint-Jouan-des-Guérets.

Lorsque les gendarmes avaient tenté de l’interpeller, il les avait menacés avec une machette et avait eu « une attitude active très menaçante à l’égard des militaires de la gendarmerie », selon le communiqué. Après avoir essayé de le repousser avec un Taser, un gendarme avait fait usage de son arme. Malgré l’intervention des secours, l’homme est mort quelques minutes plus tard.

Le parquet de Saint-Malo a prescrit l’ouverture de deux enquêtes. Une première a été immédiatement ouverte en flagrance du chef d’assassinat. Une seconde enquête de flagrance, confiée à l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), a été ouverte du chef de violences avec usage d’une arme ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Les autopsies des corps des deux personnes mortes ont été pratiquées lundi, a précisé le parquet.

En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19 % par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur publié à la fin de novembre 2024.

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Le Monde avec AFP

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