• Le Premier ministre Sébastien Lecornu a créé la surprise lundi matin en présentant sa démission à Emmanuel Macron, 14 heures après la nomination de son gouvernement.
  • Depuis, les indicateurs économiques tanguent face à l’incertitude politique.

Suivez la couverture complète

Sébastien Lecornu démissionne, la France s’enfonce dans la crise politique

On dit souvent que l’incertitude est l’ennemie de l’économie, en voilà un bon exemple. Lundi 6 octobre, peu après 9h30, l’Élysée a publié un communiqué inattendu : le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté la démission d’un gouvernement nommé 14 heures plus tôt, acceptée par le président de la République Emmanuel Macron. Depuis, l’ensemble de la classe politique formule ses propositions, le chef de l’État temporise et une question est sur toutes les lèvres : et maintenant, que va-t-il se passer ?

« Un mouvement de marché normal »

En attendant d’avoir la réponse, les indicateurs économiques, plus que jamais sensibles à l’actualité politique depuis qu’aucune majorité stable n’a émergé à l’Assemblée nationale, plongent. À commencer par le CAC 40, l’indicateur vedette de la Bourse de Paris. Lundi matin, quelques minutes après la démission du Premier ministre, il a chuté d’environ 2%, perdant tous les gains acquis depuis une semaine, avant de remonter légèrement.

Surtout, les actions les plus affectées par la crise politique sont celles des banques, qui détiennent une partie de la dette française. Société Générale a terminé en forte baisse de 4,23%, Crédit Agricole a lâché 3,43% et BNP Paribas a cédé 3,21%. « Pas de panique », rassure Nicolas Doze, éditorialiste économie de TF1-LCI (voir vidéo en tête de cet article). « C’est un mouvement de marché normal. »

… mais des taux au plus haut depuis 14 ans

La tendance des obligations d’État, en revanche, est plus inquiétante. Puisque les prélèvements obligatoires et les taxes ne suffisent pas à compenser ses dépenses, la France emprunte de l’argent sur les marchés, souvent à dix ans. Et face à l’incertitude grandissante, les taux sont de plus en plus élevés. Vendredi soir, au moment de la clôture, ils s’élevaient à 3,51%, un niveau déjà significatif. Ils ont désormais grimpé jusqu’à frôler les 3,6%, du jamais-vu depuis… 2011. L’écart avec l’Allemagne, très scruté, atteint dorénavant 0,85 point de pourcentage. À titre de comparaison, il était d’environ 0,5 point de pourcentage avant la dissolution de juin 2024.

Ce dernier indicateur n’est pas sans conséquences sur les Français. D’abord, cela veut dire qu’au fil des années, une partie de plus en plus importante du budget de l’État va être consacrée au remboursement des intérêts plutôt qu’aux investissements. Surtout, ce taux d’emprunt représente celui auquel les banques se financent pour prêter de l’argent à des particuliers. Si ces obligations poursuivent sur la même tendance, cela signifie une future hausse des taux pour les crédits des particuliers (immobiliers…) comme pour ceux des entreprises.

I.N

Partager
Exit mobile version