Le budget 2025, qui pourrait être adopté dans les prochains jours, prévoit une augmentation de la taxe sur les billets d’avion.
Cette mesure est fortement désapprouvée par les professionnels du secteur.
Ils fustigent un manque de prise en compte du secteur aérien comme « vecteur de croissance ».
Une levée de bouclier dans le secteur aérien. Le projet de budget de l’État, tel qu’adopté vendredi en commission mixte paritaire et sur la base duquel François Bayrou a engagé la responsabilité du gouvernement en vertu de l’article 49.3 de la Constitution, prévoit une augmentation de la taxe sur les billets d’avion. Elle passerait de 2,63 euros à 7,30 euros pour un billet en classe économique vers la France ou l’Europe (contre un peu plus de 9 euros dans la version initiale du texte). À la recherche de solutions pour baisser le déficit, l’exécutif table sur 800 à 850 millions d’euros de recettes supplémentaires avec ce coup de pouce.
Depuis quatre mois, les professionnels du secteur mettent en garde contre une perte de compétitivité et des effets délétères sur l’économie de cas d’adoption d’une telle mesure. L’Union des aéroports français (UAF) rappelle encore, lundi 3 février, ses potentiels effets néfastes. « Cette décision est économiquement irresponsable et menace la vitalité de nos aéroports régionaux et la connectivité de nos régions, ainsi que de nos collectivités ultramarines », fustige son président Thomas Juin. « Le gouvernement français n’a pas compris que le transport aérien est un vecteur de croissance économique essentiel pour le pays. À la différence de nombreux autres pays européens, il fait le choix de nous sanctionner par une taxation déraisonnable qui va fragiliser le secteur aérien français, l’industrie touristique et dégrader l’accessibilité de nos territoires », pointe-t-il encore.
L’UAF s’appuie notamment sur une étude Deloitte, selon laquelle, en 2023, « le transport aérien a soutenu près de 567.000 emplois, généré 52 milliards d’euros de valeur ajoutée (soit 1,8% du PIB) et 12 milliards d’euros de recettes fiscales ». De son côté, « le fret aérien soutient 93 milliards d’euros d’exportations extra-européennes, représentant plus du tiers du total des exportations hors UE ».
À noter que, selon la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), le secteur aérien est responsable de 6% des émissions de CO2 en France, soit plus du triple de sa contribution à l’économie.