Au moment où le gouvernement prépare ses arbitrages pour le budget 2026, le ministre des transports, Philippe Tabarot, a déclaré, vendredi 11 juillet sur Franceinfo : « Je ne suis pas favorable à ce qu’on taxe de nouveau l’avion, parce que l’avion a été taxé ces deux dernières années de manière assez significative. »
« Je fais partie d’un gouvernement qui cherche 40 milliards » d’euros pour le budget de l’année prochaine, a noté M. Tabarot, appelant cependant à être « vigilant » vis-à-vis de l’instauration de nouvelles taxes sur le transport aérien, « qui vont être contre-productives et qui vont ralentir l’activité économique de notre pays ».
Le ministre a mis en avant « un risque de décrochage » du secteur français, par rapport aux pays touristiques voisins. « Aujourd’hui, on est dans des chiffres qui sont assez stables d’une année à une autre » pour le trafic de passagers aériens en France, alors que d’autres pays comme l’Espagne, le Portugal ou l’Italie « ont des augmentations de 6 à 7 % de leur trafic aérien ».
Hausse temporaire de la taxation
Pour l’année budgétaire 2025, le gouvernement a alourdi la taxe de solidarité sur les billets d’avion, en escomptant quelque 800 millions d’euros de recettes supplémentaires. « On voit que la taxe sur les billets d’avion de l’an dernier a probablement ralenti un petit peu l’attractivité de notre pays », a-t-il estimé, rejoignant en cela les organisations professionnelles du secteur, les compagnies comme les aéroports.
En mars, M. Tabarot s’était dit à titre personnel « réservé » à l’idée d’inscrire cette hausse dans la durée, jugeant que l’« on ne doit pas taxer certains secteurs qui rayonnent au niveau mondial », allusion à la construction aéronautique dont Airbus est l’un des deux leaders.
Lors du Salon de l’aéronautique du Bourget, le 20 juin, le président de la République, Emmanuel Macron, avait dit souhaiter « ardemment » que « le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur » aérien. Il s’exprimait lors de l’annonce d’un partenariat renforcé entre Air France-KLM et le gestionnaire des aéroports parisiens, Groupe ADP, pour défendre la compétitivité de ces installations face aux ambitieuses plateformes turques ou du Golfe.
A l’approche de la période d’élaboration du budget 2026, « c’est le moment d’essayer de convaincre que le fait de moins nous taxer fera rentrer plus de recettes fiscales à l’Etat » en attirant davantage de voyageurs, avait ensuite plaidé le PDG d’ADP, Philippe Pascal, un ancien de Bercy.