Mis en examen en France pour « complicité d’activités criminelles », le fondateur de la messagerie cryptée Telegram a promis devant les juges « d’améliorer » sa modération, selon des déclarations obtenues samedi par l’AFP.
Pavel Durov se dit « prêt à répondre à toutes les demandes » émanant de la France.
Il est reproché à la plateforme d’avoir laissé prospérer des activités de blanchiment de crimes ou délits, de trafic de stupéfiants et de diffusion d’images pédopornographiques.

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Le patron de Telegram arrêté en France

Un mea-culpa et des promesses renouvelées de collaborer avec la justice. Le fondateur de Telegram Pavel Durov, mis en examen à Paris pour complicité d’activités criminelles, a reconnu devant les juges d’instruction avoir « pris connaissance en garde à vue de la gravité des faits », selon des déclarations obtenues samedi par l’AFP. 

Alors que la messagerie cryptée est accusée d’avoir hébergé des activités de blanchiment de crimes ou délits, de trafic de stupéfiants et de diffusion d’images pédopornographiques, Pavel Durov a également assuré aux juges qu’il avait toujours été « disponible » et prêt à répondre à toutes les demandes « émanant de la France »

L’interrogatoire remonte au 6 décembre dernier, lors de son premier interrogatoire au fond. Le fondateur de Telegram a également assuré que la messagerie n’avait pas été créée en 2013 « pour les criminels », mais que la présence de ces derniers avait « augmenté »

« Dégoûté » par ces infractions

« Avez-vous conscience que la simplicité d’utilisation de Telegram permet à quiconque d’accéder à des plateformes illicites, de manière beaucoup plus simple notamment que sur le darkweb ? », ont demandé les juges d’instruction à Pavel Durov, après avoir cité une quinzaine de groupes liés à la pédocriminalité, aux stupéfiants et aux armes notamment.

Pour l’intéressé, qui met en cause le manque de remontées de la justice ou des associations, Telegram serait au contraire « efficace » et supprimerait chaque mois « 15 à 20 millions de comptes utilisateurs et un à deux millions de chaînes et de groupes ». Devant les juges, Pavel Durov a dit être « à titre personnel dégoûté » par ces infractions, « mauvaises pour la société et les affaires »

En France, Telegram affirme avoir répondu à 673 demandes judiciaires au dernier trimestre 2024, contre seulement quatre demandes au premier trimestre de la même année. Telegram a indiqué à l’AFP que la messagerie « coopère avec les autorités judiciaires dans le monde depuis 2018, fournissant des informations sur les criminels lorsqu’il est sollicité par des requêtes valides et par l’intermédiaire des bons canaux de communication ».


V.M avec AFP

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