Alors que la tempête Kirk agite la France, un drôle de nuage est apparu ce mercredi 9 octobre à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques).
Il s’agit d’un arcus, donnant au ciel une allure fort singulière.
Focus sur ce phénomène météorologique qui gagne à être connu.

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Tempêtes, orages, inondations… la météo s’emballe en France

Certains y voient un mur se dressant à l’horizon, comme ce mercredi 9 octobre à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), où il est apparu en pleine tempête Kirk, comme le montre le début du reportage du JT de 20H à retrouver dans la vidéo en tête de cet article. Pour d’autres, c’est un rouleau, voire un arc étendu à l’horizontale. Il s’agit surtout, au-delà de l’aspect esthétique lui valant un grand intérêt de la part des photographes, d’un phénomène météorologique annonciateur de violentes intempéries.

Sa forme étonnante pourrait en effet laisser penser qu’il s’agit d’un nuage isolé, alors qu’il fait bel et bien partie de l’orage qui l’accompagne, ne le précédant que d’une demi-heure maximum dans l’immense majorité des cas. Car l’arcus se forme ainsi, à l’avant de la partie inférieure des cumulonimbus où se concentrent l’activité électrique et les précipitations.

« C’est la rencontre entre des vents contraires, d’air froid et d’air chaud, qui vont donner cette forme de rouleau au nuage », expliquait Guillaume Woznica, spécialiste météo sur LCI, en août 2023, après l’apparition d’un arcus en Normandie. Dans le détail, le nuage génère lui-même un courant d’air froid vers le sol, tandis que l’air chaud, au sol, est soulevé en altitude par l’air froid. La forme de l’arcus résulte de ce cisaillement des vents, qui finit inéluctablement par déchiqueter le rouleau (ou l’arc).

Ce phénomène peut survenir dans n’importe quelle région française. C’est l’ampleur de l’épisode orageux qui s’avance sur une région qui va créer, ou non, les conditions de la formation d’un arcus. « Par exemple, lorsqu’il y a des petits orages en montagne durant l’été, il s’agit d’un phénomène plus diffus, aucun arcus ne se forme alors, précisait Guillaume Woznica. C’est vraiment quelque chose qui est propre aux cellules orageuses imposantes et organisées. »

En clair : plus l’orage est violent, plus l’ampleur de l’arcus sera importante. Mais dans tous les cas, s’il apparaît, il roulera sur lui-même, mouvement bien visible à l’œil nu (par exemple dans le tweet ci-dessus), à une vitesse moyenne de 70 km/h, en s’étirant sur plusieurs dizaines de kilomètres, à quelques centaines de mètres à peine au-dessus du sol. C’est donc peut-être bien dans ce phénomène que la plus grande crainte d’Astérix et son village gaulois trouve son origine : un arcus donnera toujours, littéralement, l’impression que le ciel est en train de nous tomber sur la tête.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Quentin FICHET

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