Là où un consensus scientifique appelle à sortir des énergies fossiles, TotalEnergies, comme d’autres acteurs de cette industrie, prolonge encore ses prévisions de hausse de production. La multinationale de la Défense (Hauts-de-Seine) compte désormais mettre sur le marché environ 3 % d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en plus, chaque année, d’ici à 2030. Sa croissance serait même encore supérieure à ce pourcentage en 2025 et 2026. C’est ce qu’elle a annoncé, mercredi 2 octobre à New York, dans le cadre de la présentation annuelle de sa stratégie. Et c’est donc davantage que les projections faites il y a an, où il était question d’un objectif compris entre 2 % et 3 % de plus par an jusqu’en 2028.

Cette révision à la hausse tient « principalement » au gaz naturel liquéfié (GNL), explique la firme par communiqué. Elle mentionne le lancement de « six projets majeurs » dans ce domaine, en 2024 : deux au Brésil, les autres au Suriname, en Angola, à Oman et au Nigeria.

Le GNL, d’abord refroidi à une température d’environ − 162 degrés, est acheminé par bateau avant d’être regazéifié. Il permet de commercialiser l’énergie au plus offrant. « De nouveaux projets pétroliers sont nécessaires pour répondre à la demande et maintenir les prix à un niveau acceptable, de façon à créer les conditions d’une transition juste laissant le temps aux populations d’adapter leur usage des énergies », répond par ailleurs le groupe.

« Un plan de destruction du climat en deux points »

Pour l’heure, chez TotalEnergies, le pétrole occupe encore la première place. Soit 52 % de la production d’énergie finale du groupe en 2023, selon des données transmises au Monde, contre 44 % pour le gaz fossile, qu’il soit liquéfié ou non, ce qui inclut une petite part d’électricité à partir de ce même gaz. Le tout représente un total d’environ 2,5 millions de barils équivalent pétrole par jour. De quoi classer la multinationale française au quatorzième rang des producteurs d’hydrocarbures, cette année-là, selon le cabinet de conseil norvégien Rystad Energy.

A l’horizon 2030, selon les prévisions internes, la tendance pourrait s’inverser entre « or noir » et méthane. La part relative du gaz fossile, censé émettre moins de gaz à effet de serre, progresserait à 45 % (dont 5 % pour de l’électricité). Celle du pétrole reculerait à 40 %.

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Quant à l’électricité à partir d’énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, sa production quintuplerait d’ici à la fin de la décennie en cours. Mais cette part resterait minime, puisqu’elle pourrait passer de près de 3 % en 2023 à près de 13 %, sept ans plus tard, de la production du groupe.

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