• Chacun d’entre nous produit chaque année près de 70 kilos de déchets plastiques, une matière dévastatrice pour la planète.
  • Plus de 180 pays se réuniront dès mardi à Genève, en Suisse, dans l’espoir d’aboutir au premier traité mondial pour éliminer la pollution qui y est liée.
  • Les fleuves français sont souvent souillés par des emballages qui finissent ensuite dans les océans, contre lesquels citoyens et pouvoirs locaux se mobilisent, comme à Toulouse.

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Initiatives environnementales

Chaque dimanche matin, ils sont sur le pont, des petites mains pour la planète. Les bénévoles de l’association environnementale « Champ d’actions » ramassent des déchets sur les bords de la Garonne, pour éviter qu’ils ne se retrouvent un jour dans l’eau. « On sait que tout ce qui part dans la rivière, va ensuite partir dans l’océan, et que l’océan c’est le poumon de la planète… et qu’on est en train de le polluer de façon abusive (nouvelle fenêtre)« , explique Anne Labrie, Toulousaine venue prendre part à l’opération, dans le reportage du 20H de TF1 en tête d’article. 

Morceaux de papier, ferraille et même habits… Par endroits, les berges se muent en décharge à ciel ouvert. Mais le danger est aussi invisible : dans l’eau, des milliers de particules de plastique circulent (nouvelle fenêtre), des micro-déchets que les bénévoles tentent de récupérer. « On a plein de poissons, c’est la taille parfaite pour se retrouver dans leur estomac », déplore Florence Ducroquetz, la présidente de l’association.

Des filets pouvant contenir l’équivalent de 67 sacs-poubelle

À chaque sortie, 600 kilos de détritus sont récupérés, à pied ou en canoë. À bord de l’embarcation, ils ramassent les plastiques flottant sur l’eau. « On essaie d’aller plus loin, au-delà de ce qu’on fait habituellement, cela permet de se rendre dans des endroits difficiles d’accès », explique un bénévole. 

Sur nos fleuves, les déchets font désormais partie du paysage (nouvelle fenêtre), des bouteilles et des emballages qui flottent ici ou là. Au total, environ 80% des déchets qui se retrouvent dans l’océan proviennent des continents, cheminant par les cours d’eau vers la mer. Dans les mers européennes, 626 millions d’« objets flottants » s’accumulent chaque année, soit près de 3.400 tonnes de déchets, selon l’Agence européenne pour l’environnement (nouvelle fenêtre)

Pour tenter de lutter contre ce fléau, la mairie de Toulouse tente une expérimentation. Dans de larges égouts, appelés exutoires, les eaux de pluie se déversent dans la Garonne, mais d’immenses filets ont été installés pour retenir prisonniers les détritus (nouvelle fenêtre), notamment bouteilles et canettes. Ils peuvent ainsi bloquer l’équivalent de 67 sacs-poubelle. « De manière assez classique, on va retrouver les déchets que les gens ont jeté dans la rue. C’est une collecte de quelques jours, sur un des milliers d’exutoires que comporte la métropole », explique Benoît Le Grand, responsable des réseaux d’assainissement pour Suez. 

Un système innovant pour collecter « plus de 80% des déchets qui circulent »

Trois à quatre tonnes sont prélevées chaque année, mais pour l’ingénieur, le système est insuffisant. « La solution principale se retrouve surtout dans la pédagogie que l’on va réussir à faire auprès de l’ensemble de la population, sur le fait de ne pas jeter les déchets dans la rue mais bien dans des points de collecte ou les poubelles (nouvelle fenêtre)« , insiste-t-il.

La start-up Plastic Vortex, elle, travaille à construire un immense barrage filtrant sur toute la largeur de la Garonne. Une structure flottante guide les déchets vers un tapis roulant, pour être ensuite transférés dans une benne, sur la berge. « Il n’y a pas d’équivalent : avoir un système aussi automatisé, qui collecte plus de 80% des déchets qui circulent dans un fleuve ou une rivière, c’est unique », se félicite Patrick Thaunay, cofondateur de l’entreprise. 

Lors du reportage, des tests étaient en cours sur le fleuve. Pour plus d’efficacité, la structure est installée en aval de la ville, pour capter la majorité des détritus urbains. « L’intérêt, c’est qu’avec un seul système, on va collecter plus de huit tonnes de déchets, qui transitent par Toulouse », appuie l’entrepreneur. La société ambitionne de construire 31 barrages de ce type en France, sur des cours d’eau non navigables. À Toulouse, il devrait être opérationnel à la fin de l’été.

M.L. | Reportage TF1 : Perrine MISLANGHE, Amaëlle BRIGNOLI et Solène CORNUAU

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