Le 3 avril, Emmanuel Macron avait appelé les entreprises françaises à suspendre leurs investissements outre-Atlantique face aux droits de douane américains.
Interrogé au Sénat mercredi sur cet « appel au patriotisme économique », le PDG de LVMH, Bernard Arnault, a estimé qu’il était « très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées ».

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Ses prises de parole sont rares. Mercredi 21 mai, Bernard Arnault, PDG de LVMH, a estimé qu’« il était très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées », alors qu’il était interrogé sur l’appel au patriotisme économique d’Emmanuel Macron. « Je crois qu’il est très mauvais pour l’État de se mêler de la gestion des entreprises privées et en général, ça mène à la catastrophe », a déclaré Bernard Arnault interrogé par la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises. 

Je considère que le groupe LVMH est le groupe le plus patriote qui existe en France dans le CAC 40

Bernard Arnault

Le 3 avril dernier, en pleine guerre commerciale avec les États-Unis, Emmanuel Macron a appelé les groupes français à suspendre leurs investissements outre-Atlantique. « Je pense que ce qui est important, et c’est tout le travail qu’il faut faire par filière, c’est que tous les investissements à venir ou annoncés ces dernières semaines soient un temps suspendus, tant qu’on n’a pas clarifié les choses avec les États-Unis d’Amérique », avait tranché le chef d’État.  

« Je ne pense pas qu’il soit très opportun de tenir compte des conseils de ce genre, d’où qu’ils viennent », a réagi Bernard Arnault. « Je considère que le groupe LVMH est peut-être le groupe le plus patriote qui existe en France dans le CAC 40 », a-t-il aussi déclaré.

En janvier, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Hennessy, Moët et Chandon, Givenchy…) a créé la polémique en déclarant que les mesures fiscales françaises envisagées dans le budget 2025, notamment une surtaxe pour les grandes entreprises, étaient « une incitation à la délocalisation ». Il revenait des États-Unis où il avait assisté en bonne place à l’investiture de Donald Trump. Le groupe LVMH possède trois ateliers Louis Vuitton aux États-Unis, dont un au Texas.

« Quand j’ai repris le groupe LVMH, et notamment Louis Vuitton en 1989, ils produisaient déjà aux États-Unis. Donc il n’y a rien de nouveau sous le soleil », a-t-il dit mercredi. « Je dirais que, aujourd’hui, c’est un avantage parce qu’il y a cette menace des droits de douane américains dont on ne sait pas encore exactement où ils vont aller », a encore commenté Bernard Arnault. 

« Si on le menace (Donald Trump, NDLR), si on lui dit ‘soit nous on arrive, on va prendre telle ou telle mesure, soit on ne veut plus que nos entreprises investissent aux États-Unis’, on aura le résultat inverse », a expliqué le PDG de LVMH. « On sous-estime le problème« , selon lui et si les tensions commerciales demeurent, « il sera trop tard et on va être dans les plans sociaux, ça va être une catastrophe ».

M.T avec AFP

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