• De plus en plus de bailleurs sociaux font appel à des sociétés de sécurité privées pour assurer la tranquillité des habitants.
  • À Toulouse, ce service est assuré dans une cinquantaine de résidences.
  • Le JT de TF1 s’est rendu sur place pour voir comment ça fonctionne.

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Le 13H

Ils sont un rempart contre les squats, les incivilités et les dégradations. Dans les HLM et copropriétés de Toulouse (Haute-Garonne), des vigiles privés ont pour mission de veiller à la tranquillité des habitants. L’Unité de Tranquillité et de Sûreté de l’Immobilier (UTSI) prend son service quand commence le reportage de TF1. « J’ai des porte-plaque avec plaque pare-balles. On a les menottes avec nous et on est en droit de les passer », indique Dimitri Delaporte, responsable opérationnel, dans la vidéo ci-dessus. Ces agents interviennent depuis deux semaines. « On se rend directement sur place dès qu’on est appelé par un copropriétaire et on traite le problème », ajoute-t-il. 

Les gens rentrent le soir, ils cassent les portes, ils cassent les vitres. Il y en a eu, je ne sais pas combien de cassées. J’ai la frousse.

Elisabeth, une habitante

Le problème en question dans cette résidence, c’est qu’elle est régulièrement squattée par des individus. Dans les parties communes, les habitants retrouvent parfois des seringues. Elisabeth, elle, a déjà vu sa voiture fracturée et sa cave cambriolée. « Les gens rentrent le soir, ils cassent les portes, ils cassent les vitres. Il y en a eu, je ne sais pas combien de cassées. J’ai la frousse. J’ai toujours la peur au ventre », affirme-t-elle. Alors, sur les 17 étages, les agents de sûreté contrôlent chaque partie commune, jusque dans les caves de la résidence. « Elles sont complètement fracturées. N’importe qui peut rentrer. Il y a un duvet, etc », détaille l’agent. Pas d’individus ce jour-là, car les vigiles assurent une présence dissuasive. « On les voit dans les escaliers, dans les halls, dans la coursive, et c’est très rassurant », se réjouit une retraitée.

TF1

Dans une autre résidence, un groupe de jeunes occupe régulièrement les abords du bâtiment, dégradant les parties communes et les véhicules des habitants. Ces derniers, comme Jules, sont excédés. « On n’est pas tranquilles parce qu’on travaille la journée et le soir, on aimerait bien se reposer dans l’immeuble », assure-t-il. Trois fois par jour, les vigiles arpentent la copropriété et interviennent sur demande jusqu’à 1h du matin. « Les résidents nous ont signalé aussi du stupéfiant qui était caché à l’intérieur. Donc si on trouve du stupéfiant, on fait appel aux services de gendarmerie », avance Gabriel, chef d’équipe. Pour ce service, chaque copropriétaire paye 300 euros par an. Un riverain, interrogé par les journalistes de TF1, se dit satisfait. « Comparé aux gendarmes, ils arrivent vite, puis ils restent un certain temps. Ils nous ont gavé à être dans le bâtiment, cette fois-ci, ils sont dehors, ça les embête et c’est tant mieux », lance-t-il. 

Libérer les halls et les jardins squattés par les dealers

À Toulouse, une autre unité, le Groupement Interquartiers de Tranquillité et de Sûreté (GITES), opère depuis six ans dans des logements sociaux, comme dans le quartier sensible du Mirail. Les agents sont chargés de libérer les halls et les jardins squattés par les dealers. « Le but, c’est qu’on arrive, on leur demande de nettoyer comme ils ont trouvé. Et après, on les évince du côté de la voie publique. Comme ça, ils ne sont plus sur le domaine du bailleur », explique Maëliss. Une présence qui peut gêner le trafic de drogue, d’après un guetteur. « Des fois, ils viennent 2, 3 fois. C’est arrivé qu’ils viennent même 7, 8 fois. Des fois, ils abusent. Des fois, ils restent longtemps », affirme-t-il. 

Mais pour les habitants, c’est un soulagement. « Moi, je les appelle plutôt des médiateurs, mais avec la poigne. C’est-à-dire, ils vont rencontrer les jeunes, ils vont discuter avec eux, mais en restant ferme. On n’a pas de motos qui passent, on n’a pas de jeunes qui sont là. Pour nous, c’est tranquille », se réjouit ainsi Bernadette Yépé, directrice de l’association Lien Horizon Danse. Un père de famille se veut plus mesuré. « Ça tranquillise par rapport au point de deal, mais après, aujourd’hui, on n’a pas besoin de cow-boys. Parce que des fois, ils arrivent un peu comme des cow-boys », admet-il.

Dans l’agglomération toulousaine, ces salariés du privé veillent sur une cinquantaine de résidences. Coût global : 3 millions d’euros par an, pris en charge par les bailleurs.

La rédaction de TF1info | Reportage : Amaëlle BRIGNOLI, Juliette BISIAUX et Marion LARRADET

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