Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a accordé une interview exclusive au « Point », publiée ce mercredi 23 avril.
Ce proche de Vladimir Poutine assure que le président russe « soutient » le projet de cessez-le-feu en Ukraine proposé par les États-Unis.
« Mais, avant d’aller plus loin, il faut répondre à des questions précises », a-t-il immédiatement tempéré.

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Ukraine : 4ᵉ année de guerre

Un entretien-fleuve dans lequel il aborde de nombreux aspects de la guerre en Ukraine (nouvelle fenêtre). Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov (nouvelle fenêtre), (nouvelle fenêtre)a accordé une interview exclusive au Point (nouvelle fenêtre), publiée ce mercredi 23 avril. Le responsable russe y détaille point par point la stratégie de Moscou, plus de trois ans après l’envahissement de l’Ukraine par ses forces armées, en février 2022. Les États-Unis, qui mènent actuellement des pourparlers avec la Russie (nouvelle fenêtre) afin de tenter d’aboutir à une trêve dans les prochains mois, ont proposé en mars un plan de cessez-le-feu de trente jours pour stopper la guerre. Un projet approuvé par Kiev, mais pas par Moscou.

« Poutine soutient cette idée, mais, avant d’aller plus loin, il faut répondre à des questions précises« , lance ainsi Dmitri Peskov dans cet entretien. Le Kremlin a fixé plusieurs conditions à l’hypothétique signature d’un tel accord, le président russe faisant valoir « des nuances » à apporter à la proposition américaine avant de s’engager. Mais les demandes notifiées par la Russie paraissent inatteignables en l’état, sauf à ce que l’Ukraine accepte de perdre une partie de ses territoires (nouvelle fenêtre) – chose à laquelle elle se refuse aujourd’hui. Dans l’article du jour, Dmitri Peskov assure ainsi que la guerre se terminerait « si l’Ukraine retirait ses troupes » des quatre régions annexées en 2022 par l’armée russe. Inimaginable du côté ukrainien. 

Certaines des positions de Trump et Poutine sont « proches », admet Peskov

Alors, qu’attend Moscou des prochaines négociations avec les émissaires de Donald Trump ? Son principal envoyé spécial, Steve Witkoff, est attendu dans la capitale russe dans les prochains jours, après une rencontre avec Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg le 11 avril dernier. Dmitri Peskov estime dans son interview au Point que Donald Trump et Vladimir Poutine avaient en commun certaines positions qui « sont proches« . « Mais cela ne signifie ne veut pas qu’ils sont proches en tout« , tempère-t-il. « Chacun défend avant tout les intérêts de son pays. Ce qui les unit, c’est que tous deux comprennent l’absurdité de refuser le dialogue. Ce qui les unit, c’est le fait d’être prêts à régler les questions les plus difficiles en discutant. Exactement ce qui manquait avec la précédente administration Biden.« 

Tandis que le vice-président américain, J.D. Vance, a appelé ce mercredi les deux camps à s’entendre rapidement sur un projet de trêve sous peine de voir les États-Unis « se retirer » des discussions sur l’issue du conflit ukrainien, Dmitri Peskov a semblé ménager une nouvelle fois dans ses propos la nouvelle administration en place à Washington. À l’inverse de l’Union européenne, avec laquelle la Russie ne compte pas échanger pour trouver un compromis. « Il n’y a aucun point sur lequel s’accorder puisque l’Europe veut la guerre, et non des négociations« , a-t-il tancé, fidèle au narratif russe développé depuis le début de la guerre en Ukraine. « Nous n’allons pas l’y entraîner de force !« 

Enfin, parmi d’autres points évoqués, le porte-parole a également abordé la question de la sécurité d’autres pays européens proches de la Russie. Les États baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie), tout comme la Finlande ou la Suède, s’inquiètent de la menace représentée par Moscou. Dmitri Peskov assure que la Russie ne possède « aucun problème ni aucune prétention territoriale envers les pays baltes« , ni « le moindre problème avec la Finlande ni la Suède« . « Aujourd’hui, petit à petit, des infrastructures militaires sont acheminées sur le territoire finlandais« , a-t-il poursuivi dans les colonnes du Point. « Comment réagit la Russie ? Elle prend des mesures pour garantir sa sécurité, celles que nos militaires estiment nécessaires. Mais nous n’avons pas de potentiel de conflit.« 

T.A.

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