
La Libye retient son souffle. Le pays, plongé dans l’instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, menace une nouvelle fois de basculer dans des affrontements entre milices. La capitale, Tripoli, où siège le gouvernement dit « d’union nationale » du premier ministre, Abdel Hamid Dbeibah, reconnu par la communauté internationale, est en état d’alerte. En prévision d’un éventuel engagement armé, des convois de centaines de véhicules – dont certains équipés de mitrailleuses lourdes et de systèmes antiaériens – ont afflué, ces derniers jours, depuis la cité portuaire de Misrata, dont est originaire M. Dbeibah.
Depuis le mois de mai, le chef de l’exécutif, également ministre de la défense, est en crise ouverte avec la force Rada, une puissante milice – d’obédience madkhaliste, la branche la plus radicale du salafisme dit « quiétiste » (apolitique) – dont l’emprise s’étend sur l’est de la capitale. Après avoir éliminé l’Appareil de soutien à la stabilité, une autre milice de Tripoli, en assassinant son commandant, Abdel Ghani Al-Kikli, dit « Gheniwa », le 12 mai, les forces armées loyales à M. Dbeibah, galvanisées par leur succès, s’en étaient prises à Rada, dernière faction qui leur oppose une résistance à Tripoli. Après plusieurs jours de combat, l’assaut s’était soldé par un échec à la mi-mai, avant qu’un accord précaire vienne clore temporairement les hostilités.
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