• Trois femmes djihadistes sont jugées devant la cour d’assises spéciale de Paris à partir de ce lundi.
  • Elles sont soupçonnées d’avoir appartenu au groupe terroriste État islamique (EI) en Syrie.
  • Parmi les accusées, Jennyfer Clain, nièce des frères Clain.

Le procès doit durer jusqu’au 26 septembre. À partir de ce lundi, trois femmes djihadistes soupçonnées d’avoir appartenu au groupe État islamique (EI) en Syrie, dont la nièce des frères Clain, doivent comparaître devant la cour d’assises spéciale de Paris, notamment pour « association de malfaiteurs terroriste ».

Jennyfer Clain, aujourd’hui âgée de 34 ans, est la nièce de Jean-Michel et Fabien Clain, deux responsables de la propagande de l’EI présumés morts en Syrie et voix de la revendication des attentats du 13-Novembre. Les deux autres accusées sont sa belle-mère, Christine Allain, et sa belle-sœur par alliance, Mayalen Duhart. Jennyfer Clain et Christine Allain comparaissent détenues. 

Une ancienne éducatrice spécialisée parmi les accusés

Fabien Clain avait notamment lu le communiqué de revendication des attentats du 13-Novembre sur fond de chants religieux de son frère, un rôle « essentiel pour diffuser et amplifier la terreur et attirer de nouveaux combattants », avait estimé en 2022 la cour d’assises qui les avait condamnés en leur absence à la perpétuité incompressible.

C’était d’ailleurs la volonté de rejoindre ses oncles en Égypte qui avait conduit Jennyfer Clain à se marier religieusement à 16 ans avec un prétendant que Jean-Michel Clain avait choisi pour elle, Kevin Gonot. Elle les avait ensuite suivis tous les trois à partir de 2014 en Syrie, à Raqqa, où son mari était lui aussi devenu membre de l’État islamique.

Sur place vivait également la mère de Kevin Gonot, Christine Allain, aujourd’hui âgée de 67 ans. L’ancienne éducatrice spécialisée, réputée sans histoire, s’était convertie à l’islam quelques années plus tôt. Autrefois sujette à la dépression, Christine Allain avait été initiée au Coran par son fils aîné, Thomas Collange, né en 1982 d’une première union, et qu’elle considérait comme « le sauveur ».

Ce dernier avait également entraîné dans sa nouvelle foi sa compagne, Mayalen Duhart, d’abord rencontrée à l’adolescence dans son Pays basque natal, puis retrouvée à la faculté de Toulouse, où il avait fait la connaissance de Fabien Clain.

À partir de 2004, le couple Duhart-Collange s’était rendu à plusieurs reprises en Syrie, avant de s’y installer définitivement en 2014, trois ans après le début de la guerre dans ce pays.

Les départs en Syrie des trois accusées s’inscrivaient dans la poursuite d’un « itinéraire engagé depuis une dizaine d’années dans l’idéologie salafo-jihadiste », écrivent les magistrats dans leur acte d’accusation dont l’AFP a eu connaissance. 

Jennyfer Clain et Mayalen Duhart sont également poursuivies pour s’être soustraites à leurs obligations parentales, notamment pour avoir emmené volontairement leurs enfants qui vivaient jusqu’alors en France – quatre chacune – « dans une zone en guerre pour y rejoindre un groupe terroriste, en les exposant ainsi à un risque important d’atteinte physique et psychologique » et « de graves traumatismes ». 

Les trois accusées encourent jusqu’à trente ans de réclusion.

A.S avec AFP

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