Le ministre Laurent Saint-Martin a réagi ce dimanche 25 mai aux menaces de Donald Trump sur les surtaxes douanières imposées à l’Union européenne à partir du 1er juin.
Il estime que la situation deviendrait « intenable » pour certains secteurs.
Il cite notamment le vin et l’aéronautique.

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La situation deviendrait « intenable ». Laurent Saint-Martin met en garde ce dimanche 25 mai sur les conséquences de la hausse des taxes pour les principales filières d’exportation vers les États-Unis. Donald Trump a en effet menacé l’UE d’imposer des droits de douane de 50% aux produits européens importés outre-Atlantique. S’ils sont mis en place le 1er juin comme prévu, les secteurs du vin ou des cosmétiques par exemple pourraient se retrouver en grande difficulté.

Ce serait évidemment une catastrophe pour tout le monde mais, j’insiste, d’abord pour l’économie américaine

Laurent Saint-Martin

« Pour certaines de nos filières, comme les vins et spiritueux, les cosmétiques, l’aéronautique et toutes celles de réussite à l’export, cela déboucherait sur une situation absolument intenable sur le long terme », a estimé le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, dans une interview au journal La Tribune dimanche (nouvelle fenêtre). « Ce n’est donc pas une issue souhaitable », a ajouté le ministre, en réponse au président américain.

Les exportations françaises vers les États-Unis ont été portées en 2024 par l’aéronautique (9,1 milliards d’euros, soit 18,8% du total), les boissons (4,1 milliards d’euros, 8,4%) et les produits pharmaceutiques (3,8 milliards d’euros, 7,9%), d’après les chiffres du ministère français de l’Économie. Plus largement, les États-Unis exportent vers l’UE notamment des logiciels et des services de communication, là où l’Europe leur vend surtout des automobiles, des machines-outils et des équipements de transport.

« Ce serait évidemment une catastrophe pour tout le monde mais, j’insiste, d’abord pour l’économie américaine », a répété Laurent Saint-Martin. L’Union européenne travaille de « bonne foi » pour obtenir un accord commercial (nouvelle fenêtre) avec Washington, fondé sur le « respect » et non sur les « menaces », a affirmé de son côté le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, chargé de négocier pour Bruxelles.

Au cours des derniers mois, l’UE a été frappée à trois reprises par des droits de douane de l’administration américaine : 25% sur l’acier et l’aluminium, annoncés mi-mars, 25% sur les automobiles, puis 20% sur tous les autres produits européens, en avril. Cette dernière surtaxe a été suspendue jusqu’en juillet pour engager une négociation. Mais des droits de douane de 10% restent appliqués sur la plupart des biens exportés aux États-Unis par les Vingt-Sept.

« Tout est sur la table » en matière de potentielle réponse européenne à Trump, a promis Laurent Saint-Martin. « Nous ne partageons pas tous le même avis sur les niveaux de réponse à apporter. Il y a des nuances qui dépendent des vulnérabilités, des sensibilités, du rapport aux filières de chaque État-membre », a-t-il cependant concédé.

Zoé SAMIN avec AFP

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