Une manifestation pro-Ukraine à Anchorage (Alaska), le 14 août 2025, à la veille de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Les attentes et les interrogations sont très fortes pour la rencontre prévue vendredi 15 août en Alaska entre les présidents américain et russe, Donald Trump et Vladimir Poutine, qui doivent essentiellement s’entretenir sur la guerre en Ukraine et une possible avancée vers la paix.

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« Si je n’étais pas président, [Vladimir Poutine] voudrait prendre toute l’Ukraine. Mais je suis président et il ne fera pas le malin avec moi », a déclaré le locataire de la Maison Blanche, dans un échange avec la presse, jeudi, à Washington, à la veille de ce sommet. « Je saurai dès les deux, trois, quatre ou cinq premières minutes si ce sera une bonne réunion ou une mauvaise réunion », a assuré le républicain qui se rêve en futur lauréat du prix Nobel de la paix.

Donald Trump a répété que son objectif était d’impliquer Volodymyr Zelensky, si possible « très rapidement », dans de futurs pourparlers de paix. « Cette rencontre va ouvrir la voie à une autre », incluant le président ukrainien, avait-il dit quelques heures auparavant à la radio Fox News. Il a avancé la possibilité de tenir un futur sommet tripartite en « restant en Alaska ».

Concessions territoriales

Kiev et les Européens redoutent que Donald Trump et Vladimir Poutine, en l’absence de Volodymyr Zelensky, n’entreprennent, vendredi, de redessiner la carte de l’Ukraine. Ils martèlent que le sommet en Alaska doit se concentrer sur la question d’un cessez-le-feu, sans aborder d’éventuelles concessions territoriales.

« Je ne veux pas utiliser l’expression “se partager les choses”, mais d’une certaine manière, ce n’est pas un mauvais terme. Il y aura du donnant-donnant en ce qui concerne les frontières, les territoires », a néanmoins dit Donald Trump, jeudi.

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Le républicain avait promis pendant sa campagne de mettre fin au conflit en un clin d’œil. Plus prudent, il parle désormais de « tâter le terrain » face au dirigeant russe, et il estime à « 25 % » la probabilité que le sommet soit un échec.

La réunion doit débuter vers 11 h 30 locales (21 h 30 à Paris). Les présidents russe et américain donneront ensuite une conférence de presse, la première depuis leur apparition commune devant les caméras en 2018 à Helsinki, restée dans les mémoires comme un moment de connivence.

Des demandes incompatibles

Vladimir Poutine a salué, jeudi, les « efforts assez énergiques et sincères » des Etats-Unis « pour mettre fin aux hostilités, sortir de la crise et parvenir à des accords qui satisfassent toutes les parties impliquées ».

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La conversation entre les deux chefs d’Etat sur la base d’Elmendorf-Richardson, en tête-à-tête avec seulement des interprètes, portera aussi sur la « coopération bilatérale », a fait savoir le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov. Donald Trump, ancien promoteur immobilier, vante souvent le potentiel économique d’une relation normalisée avec la Russie.

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Plus de trois ans et demi après le début de l’invasion russe, la perspective d’une fin des hostilités semble pourtant lointaine, au vu de l’incompatibilité des demandes de Moscou et celles de Kiev.

Vladimir Poutine insiste pour que le règlement prenne en compte les « causes profondes » du conflit, à savoir la volonté de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN, alliance militaire que Moscou considère comme une menace existentielle qui s’étend à ses frontières. La Russie demande aussi que l’Ukraine lui cède quatre régions du Sud et de l’Est qu’elle contrôle partiellement (Donetsk, Louhansk, Kherson, Zaporijia), en plus de la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Moscou veut aussi la levée des sanctions prises à son encontre et que l’Ukraine devienne un Etat neutre et démilitarisé.

Avancée de l’armée russe dans la région de Donetsk

Côté ukrainien, les exigences russes sont considérées comme inacceptables. Volodymyr Zelensky les a dénoncées comme des « ultimatums ». Si le président ukrainien n’a pas été invité à cette première entrevue en Alaska, il a en revanche été reçu chaleureusement, jeudi, à Londres par le premier ministre britannique, Keir Starmer. Les deux dirigeants « ont accordé une attention particulière aux garanties de sécurité qui pourraient rendre la paix véritablement durable, si les Etats-Unis parvenaient à faire pression sur la Russie » pour mettre fin à la guerre, a déclaré la présidence ukrainienne.

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Lors des trois sessions de pourparlers depuis le printemps, dont la dernière s’est tenue à Istanbul en juillet, Russes et Ukrainiens avaient seulement réussi à s’entendre sur l’échange de prisonniers de guerre. Dans ce cadre, Kiev et Moscou ont annoncé, jeudi, avoir échangé 84 prisonniers de chaque camp.

Sur le terrain, les troupes ukrainiennes, moins nombreuses, font face à une avancée rapide de l’armée russe dans la région orientale de Donetsk, où Moscou a revendiqué, jeudi, la prise de deux nouveaux villages.

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Le Monde avec AFP

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