Image extraite du docu-fiction « Tuer au nom de Dieu. Enquête sur le massacre de la Saint-Barthélémy », réalisé par Hugues Nancy.

FRANCE 2 – MARDI 26 AOÛT À 21 H 10 – DOCU-FICTION

Il n’y a pas eu un, mais des massacres de la Saint-Barthélémy. Dans la nuit du 23 au 24 août 1572, et les journées qui suivirent, Paris fut pris d’une rage meurtrière. A mesure que les nouvelles arrivent de la capitale, Orléans, Meaux (Seine-et-Marne), La Charité-sur-Loire (Nièvre), Saumur (Maine-et-Loire), Angers, Lyon, Bourges, Bordeaux, Troyes, Rouen, Toulouse, Albi, Gaillac (Tarn), Bourges, Romans (Ain), Valence et Orange (Vaucluse) furent gagnées par un déferlement de violences. En sept semaines, au moins 10 000 protestants furent égorgés, éventrés, éviscérés, démembrés, violés et noyés par des catholiques, leurs frères en Christ. Comment cela a-t-il été possible ? Qui a donné l’ordre ? Qui a exécuté ? Quelles traces ont été laissées ? Où sont les corps ? A toutes ces questions, le docu-fiction d’Hugues Nancy, coécrit avec Adila Bennedjaï-Zou, répond avec un œil neuf et caméra à l’épaule.

Lire l’entretien avec Jérémie Foa (en 2021) : Article réservé à nos abonnés « Le massacre de la Saint-Barthélemy s’est joué entre voisins »

Et les révélations sont au rendez-vous grâce aux récents travaux de l’historien Jérémie Foa, auteur de Tous ceux qui tombent (La Découverte, 2021), sur lequel se sont appuyés les deux scénaristes pour écrire Tuer au nom de Dieu. Enquête sur le massacre de la Saint-Barthélémy. « Nous avons voulu révéler les mécanismes qui conduisent au terrorisme religieux, à la déshumanisation, puis au massacre, alors que la religion a posé un interdit puissant sur le meurtre de son prochain, rappelle Hugues Nancy. Cette histoire démontre qu’il n’est pas besoin que l’autre soit très différent pour que la haine se déchaîne. Un sujet qui résonne avec notre présent. Les musulmans, par exemple, sont les premières victimes de l’islamisme. Toute discrimination peut aboutir au carnage. » Pour sa coscénariste, « il était crucial qu’on aborde le récit de massacres qui n’ont pas été prémédités, ce qui sous-entendrait l’idée d’un complot, mais préparés des années durant. Ce n’est pas pareil. Cela nous oblige à entrer dans la complexité ».

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