Le génial cinéaste américain David Lynch s’en est allé ce lundi 16 janvier à l’âge de 78 ans.
Un artiste aux multiples talents dont l’œuvre a marqué plusieurs générations de cinéphiles.
TF1info a sélectionné pour vous les plus emblématiques, à (re)découvrir d’urgence.
Décédé jeudi 16 janvier à l’âge de 78 ans, le cinéaste américain David Lynch avait construit son œuvre en marge des canons commerciaux de Hollywood. Il laisse derrière lui une œuvre marquée par sa passion de la peinture, de la musique et de la photographie dont l’étrange beauté a fasciné plusieurs générations de spectateurs à ce jour. Une filmographie unique en son genre, où la qualité prime sur la quantité. Et dont TF1info a tenté d’extraire les joyaux…
« Elephant Man » (1980)
Jeune cinéaste issu de la scène expérimentale, David Lynch s’est d’abord fait la main avec une poignée de court-métrage dont le plus célèbre Eraserhead (1977), David Lynch attire l’attention de Mel Brooks qui lui propose de réaliser cette adaptation des mémoires de Frederick Treves, le médecin de Joseph Merrick. Un homme dont la difformité, qui résulte d’une terrible maladie génétique, fascina l’Angleterre victorienne. Grâce à son noir et blanc sobre et envoûtant, ce premier film d’une puissance émotionnelle rare est un coup de maître, nommé dans huit catégories aux Oscars dont celle du meilleur réalisateur. Tout Hollywood rêve alors de faire travailler David Lynch. Mais le prodige n’en fera vite qu’à sa tête.
« Blue Velvet » (1986)
Après s’être laissé convaincre de réaliser Dune, une adaptation bancale du roman de SF de Frank Herbert qui se plante au box-office, David Lynch écrit lui-même le scénario de ce néo-film noir qui se déroule dans le décor vintage d’une petite ville de Caroline du Nord. En rentrant de l’hôpital, où son père vient d’être admis après un malaise, le jeune Jeffrey Beaumont (Kyle McLachlan) découvre une oreille humaine dans un champ. Avec l’aide de Sandy, la fille du shérif, il remonte la piste qui mène jusqu’à Dorothy Vallens (Isabella Rossellini), une chanteuse de jazz aux prises avec Frank Booth (Dennis Hopper), un maître chanteur pervers. Aussi sensuel que terrifiant, Blue Velvet offre à son auteur sa deuxième nomination à l’Oscar du meilleur réalisateur.
« Sailor et Lula » (1990)
Après avoir purgé une peine de prison pour avoir tué un homme qui l’attaquait au couteau, le ténébreux Sailor Ripley (Nicolas Cage) retrouve sa bouillante fiancée Lula Pace Fortune (Laura Dern). Sauf que la mère de cette dernière ne l’entend pas de cette oreille et envoie son compagnon détective privé (Harry Dean Stanton) et un tueur à gages psychopathe (Willem Dafoe) à leurs trousses. Lors de sa présentation au Festival de Cannes en 1990, ce road movie rock n’roll divise la Croisette, avec d’un côté ceux qui sont subjugués par sa beauté sauvage, de l’autre ceux qui dénoncent sa violence gratuite. Dans la première catégorie, le président du jury Bernardo Bertolucci lui décerne la Palme d’or.
« Twin Peaks » (1990-1992 et 2017)
La même année que Sailor et Lula, David Lynch met en scène cette série policière aussi singulière que mythique. Dans une petite ville imaginaire de l’État de Washington, l’agent du FBI Dale Cooper (Kyle McLachlan) est envoyé enquêter sur la mort de Laura Palmer, une lycéenne dont le cadavre a été retrouvé dans un sac plastique. Pour le cinéaste et son compère scénariste Mark Frost, c’est le prétexte pour développer toute une galerie de personnages à la fois loufoques et inquiétants, dans une atmosphère inquiétante qui contraste avec le thème musical inoubliable d’Angelo Badalamenti. Après un démarrage fracassant, la série est annulée après deux saisons faute d’audiences suffisantes. Son auteur tournera ensuite Twin Peaks : Fire Walk With, un préquel sous forme de long-métrage. Avant de revenir en 2017 avant une saison 3 qui se déroule 25 ans plus tard.
« Mulholland Drive » (2001)
En 1999, David Lynch se voit proposer de réaliser une nouvelle série télé. Hélas ! Le pilote est refusé par la chaîne ABC qui ne le trouve pas assez commercial. Deux ans après, le producteur français Alain Sarde lui propose alors de le transformer en long-métrage en finançant des scènes additionnelles. Après avoir échappé à un accident de voiture sur les hauteurs de Los Angeles, une séduisante femme brune (Laura Harring) trouve refuge dans la maison que vient de louer la blonde Betty (Naomi Watts), venue tenter sa chance à Hollywood. Ensemble, elles vont tenter de résoudre l’énigme de son identité… Les fans aussi, fascinés par cette plongée machiavélique dans les coulisses de l’industrie du rêve. Prix de la mise en scène à Cannes, c’est l’avant-dernier film de son auteur avant le bizarroïde Inland Empire, cinq ans plus tard.