
Cinq juges en robe noire, la Cour suprême de Kiev. Un plaignant, en sous-pull gris, trident ukrainien, emblème du pays, épinglé au revers de son costume. Et un accusé, forcément absent : Volodymyr Zelensky. Le procès ? Celui qu’un ancien président, Petro Porochenko (2014-2019), intente à son successeur à la tête de l’Ukraine, qu’il accuse de profiter de la loi martiale en vigueur depuis 2022 pour cibler ses opposants, les museler et les soumettre à une répression discrétionnaire.
« Merci de votre présence, lance l’ex-chef d’Etat aux diplomates, militants et élus venus assister, jeudi 17 juillet, au procès, dans une salle à moitié pleine. Cette bataille est cruciale pour la liberté. Nous avons besoin d’une Ukraine démocratique et non d’une Ukraine autoritaire. » Petro Porochenko a choisi pour se défendre Ilia Novikov (avocat russe désormais ukrainien), conseil de plusieurs prisonniers à Moscou et naguère de la fondation de l’opposant russe Alexeï Navalny.
L’ex-président dénonce les sanctions économiques décrétées contre lui par le Conseil de défense et de sécurité nationale, dirigé par la présidence ukrainienne. Le 12 février, Petro Porochenko s’est brusquement retrouvé accusé, avec quatre autres oligarques, de haute trahison, sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire, a vu ses avoirs gelés et ses comptes bloqués. Sur quelles bases ont été prises ces sanctions ? C’était l’objet du procès, finalement reporté au 23 juillet, le camp présidentiel jurant qu’il n’avait pas eu le temps de lire les documents de la partie adverse.
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