L’armée ukrainienne a annoncé ce mardi 20 mai lancer une inspection de la brigade « Anne de Kiev ».
Une enquête anticorruption avait déjà été ouverte en janvier contre ces soldats en partie formés en France.
Mais un média ukrainien accuse maintenant un colonel d’extorsion.

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Ukraine : 4ᵉ année de guerre

Ces soldats sont au cœur de scandales depuis plusieurs mois. L’armée ukrainienne a annoncé ce mardi 20 mai lancer une inspection de la brigade « Anne de Kiev », formée et équipée par la France pour soutenir l’Ukraine face à l’invasion russe mais dont les membres sont soupçonnés de malversations et de désertion.

1.200 abandons de postes pour 5.000 soldats

Cette unité, qui est officiellement la 155ᵉ brigade mécanisée, était destinée à être une force de combat performante de l’armée ukrainienne et célébrée par les présidents Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky comme un symbole de la coopération militaire entre Kiev et Paris. Mais depuis son déploiement sur le front, les controverses se multiplient concernant des pénuries d’équipements, notamment des drones, et des abandons de poste en masse parmi ses soldats.

Le média ukrainien Ukrainska Pravda a révélé lundi que le colonel Tarass Maksimov, l’un des commandants de la brigade, était impliqué dans une affaire de paiements de primes fictifs et d’extorsion d’argent à ses troupes. Selon la même source, la brigade fait aussi face à quelque 1.200 abandons de poste depuis le début de l’année, alors que ses effectifs comptent moins de 5.000 soldats, dont environ la moitié ont été formés en France. Dès janvier, un autre commandant de la brigade avait été arrêté pour des accusations d’abus de pouvoir et de désertion.

Une brigade formée et équipée par la France

Le commandant des forces terrestres ukrainiennes, Mykhaïlo Drapaty, a confirmé à l’AFP qu’une enquête anticorruption avait été ouverte début mai à l’encontre de la brigade face à des soupçons de fraude dans les primes aux combats, et qu’une inspection supplémentaire avait été ordonnée après l’article d’Ukrainska Pravda. « L’enquête est en cours et le commandement des forces terrestres a pris toutes les mesures nécessaires pour faciliter l’enquête et établir la vérité », a-t-il indiqué.

La brigade Anne de Kiev avait fait l’objet de critiques dans la presse dès son déploiement sur le front, l’état-major ukrainien ayant notamment été accusé d’avoir utilisé ses soldats pour pallier le manque d’effectif dans d’autres unités. Environ 2.300 des membres de la brigade ont été formés sur le sol français et équipés de véhicules de transport français VAB, de chars AMX-10 et de canons automoteurs Caesar, ainsi que de munitions et de missiles antiaériens et antichars. Le président français Emmanuel Macron avait rendu visite en octobre 2024 aux soldats de la 155ᵉ brigade ukrainienne pendant leur entraînement en France.

Zoé SAMIN avec AFP

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