Les huîtres restent un incontournable sur la table de Noël des Français.
Après une très mauvaise année 2023 due à une épidémie, les ostréiculteurs tentent de relever la tête.
Leur objectif : garantir la sécurité alimentaire de leurs produits.
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Le 20H
À quelques heures du réveillon de Noël, l’heure est aux dernières récoltes dans les parcs à huîtres. La course est lancée pour fournir à temps les repas de fêtes, comme le montre le reportage du 20H de TF1 visible en tête de cet article. En Bretagne, « on espère être prêts pour le 24 décembre. Ça devrait le faire », témoigne un ouvrier ostréicole en plein travail à Carnac (Morbihan).
Des mesures d’hygiène qui ont un coût
Cette année, l’enjeu est crucial pour les ostréiculteurs. Le but : ne surtout pas vivre une deuxième année noire. En 2023, les productions ont été touchées par une épidémie, faisant chuter les ventes en décembre. Depuis, tous les efforts se sont portés sur la sécurité alimentaire des huîtres, avec des protocoles révisés. « Elles viennent d’être triées et là, on les plonge dans les bassins de purification [de l’eau de mer oxygénée]. Elles vont y passer entre sept et dix jours, ce qui va nous permettre de garantir une qualité de produit optimale », explique Mathieu Le Priol. Il y a quatre ans, cette étape ne lui prenait que deux jours.
Supprimer tout virus et bactérie a un coût : 2500 euros par bassin. « Ça demande un budget, il a fallu s’organiser et trouver des moyens. Mais on juge que c’est là le nerf de la guerre. On ne veut plus connaître ces périodes de crise avec l’épée de Damoclès au-dessus de la tête. »
Il y a un an, l’entreprise familiale des Le Priol avait perdu 20% de son chiffre d’affaires. Presque toute la filière française avait connu une interdiction de la pêche et de la vente pendant un mois. En cause, une contamination massive au norovirus, provoquant des intoxications alimentaires.
Aujourd’hui, on est dans l’anticipation
Aujourd’hui, on est dans l’anticipation
Philippe Le Gal, président du Comité national de conchyliculture
Nombre d’ostréiculteurs sont toujours en difficulté cette année car les ventes ne sont pas revenues à leur niveau habituel. C’est le cas chez Valérie Jegat, employée de marée à La-Trinité-sur-Mer (Morbihan) : « Les clients consomment beaucoup moins. Ils mangeaient 4-5 douzaines à Noël. Maintenant, ils vont en prendre juste 3-4 pour faire leur plateau, mais pas beaucoup plus. »
Pour renforcer la confiance des consommateurs, une soixantaine d’exploitants bretons reçoivent chaque semaine des scientifiques. Ces derniers prélèvent un échantillon d’huîtres. Les analyses effectuées en laboratoire peuvent ensuite détecter des virus infectieux pour l’Homme. Cela permet d’alerter avant le début de la vente et de fermer les zones touchées à temps. « On va porter des recommandations à la filière et aux professionnels pour mettre les coquillages dans des bassins de stockage et de purification, pendant une durée définie, avant de les mettre sur le marché », détaille au micro de TF1 Nicolas Boudaud, chercheur au centre technique agroalimentaire Actalia.
La démarche est notamment saluée par Philippe Le Gal, président du Comité national de conchyliculture. Pour lui, le secteur a appris des erreurs du passé : « Aujourd’hui, on est dans l’anticipation et on ne veut surtout plus que ça recommence parce que ce n’est pas possible. On ne peut pas accepter en 2024 de ne pas savoir s’il y a un problème ou pas en mer. »
Les amateurs de fruits de mer peuvent être rassurés : aucun parc de l’Hexagone n’a connu de contamination cette saison. Pour les fêtes de fin d’année, les huîtres pourront donc être achetées et consommées en toute tranquillité et sans exploser son budget puisque, selon les professionnels, les prix sont en baisse.