
Depuis quelques jours, l’annonce de la venue, samedi 28 juin, à la Marche des fiertés parisienne, d’un collectif gay proche de la mouvance identitaire met en émoi les militants des droits LGBT. En cause : l’intention affichée par un certain Yohan Pawer, fondateur du collectif Eros et autoproclamé « gay patriote », d’infiltrer le rendez-vous annuel célébrant la lutte pour les droits des minorités sexuelles. Sous le couvert d’« association de lutte contre les dérives LGBTQIA+ et la cancel culture », le collectif Eros promeut « la préservation de nos traditions et de nos valeurs occidentales ». Sur son site, les responsables des « dérives » de notre société sont clairement désignés ; il s’agit de « l’immigration massive très souvent homophobe et de l’islamisation de notre pays ».
Des convictions à l’opposé de celles revendiquées par l’Inter-LGBT, fédération d’associations organisatrice de la Marche des fiertés depuis plus de vingt-cinq ans. Dénonçant une « ingérence », les organisateurs et plusieurs personnalités se sont indignés, dans une tribune parue dans Le Monde, de la participation annoncée du collectif Eros. « Cela crée une dangereuse confusion, car l’extrême droite peut se présenter comme une force parmi d’autres, voire comme une alternative légitime au sein même des luttes sociales », écrivent les signataires, parmi lesquels on compte l’écrivaine Virginie Despentes ou l’élu communiste de Paris Ian Brossat.
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