L’escargot-pomme, capable de régénérer son œil en un mois.

« Comme souvent en science, cette découverte est une coïncidence », admet Alejandro Sanchez Alvarado, professeur de biologie moléculaire à l’Institut médical Howard Hughes (Etats-Unis), coauteur de l’étude publiée le 6 août dans Nature, qui détaille l’incroyable capacité de régénération de l’escargot-pomme. Pomacea canaliculata est une espèce aquatique originaire des eaux douces d’Amérique du Sud, considérée parmi les plus envahissantes du monde.

Le chercheur découvre l’animal en échangeant avec une doctorante italienne, Alice Accorsi, à l’issue d’un des cours d’embryologie qu’il donnait. Aujourd’hui première autrice de l’étude, elle réalisait alors sa thèse sur les moyens de réguler les populations de ce gastéropode très résistant qui, après avoir été importé par accident, prolifère dans la région de Modène (Italie). Le professeur Sanchez Alvarado, qui a l’habitude de travailler sur la régénération impressionnante du planaire, un ver plat aquatique, lui propose alors de tester les aptitudes régénératives de l’escargot.

Les chercheurs l’amputent donc d’un œil, à la base d’une « antenne », qui repousse miraculeusement en un mois. « C’est remarquable, car c’est un cas de régénération complexe où il est nécessaire de reconstruire une structure qui mêle plusieurs types de tissus », explique Pierre Kerner, enseignant-chercheur en génétique évolutive du développement, au sein du laboratoire Cellules souches, régénération et évolution (Institut Jacques-Monod/université Paris Cité), qui n’a pas participé à l’étude.

Il vous reste 70.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version