Djordje Radujkovic, en Lozère, en 2024.

Djordje Radujkovic, 55 ans, tente depuis sa jeunesse de fuir les guerres. Celles qui ont disloqué la Yougoslavie dans les années 1990. Leur mémoire le rattrape désormais. Le 10 mai, ce Français naturalisé en 2010 a été interpellé sous les yeux de ses proches, en Slovénie, à cause d’un mandat d’arrêt européen lancé par la Croatie, dont il ignorait l’existence. La justice croate l’a condamné par contumace, au terme de plusieurs décisions militaires et pénales, à vingt ans de réclusion pour les meurtres de trois policiers croates, en août 1991, deux mois après que la Croatie eut déclaré unilatéralement son indépendance. Dans la région de la Krajina, la communauté serbe, soutenue par Belgrade, s’était révoltée et avait multiplié meurtres et opérations de sabotage, menant la « révolution des rondins », en bloquant les routes à l’aide de troncs d’arbres.

Djordje Radujkovic nie les faits allégués. Ses proches redoutent « des représailles » en cas d’extradition en Croatie. « Nous avons des raisons de penser qu’il s’agit d’une vengeance et qu’il est en danger », confie Chloé P., 34 ans, sa belle-fille qui habite à Lyon.

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