Le tribunal de Cambrai (Nord) a condamné mardi un homme à une peine d’emprisonnement pour harcèlement ayant conduit au suicide une jeune femme de 21 ans.
Un délit reconnu en France depuis 2020, mais pour lequel les condamnations sont rares.
Mardi 20 mai, le tribunal de Cambrai a condamné un homme à une peine d’emprisonnement pour harcèlement ayant conduit au suicide une jeune femme de 21 ans, a appris l’AFP auprès du parquet. Dans ce dossier, deux hommes ayant entretenu une relation avec Marina F., qui s’est pendue le 7 février 2024, étaient jugés pour diffusion d’images à caractère sexuel sans l’accord de la personne, et pour harcèlement d’un conjoint ou ex-conjoint l’ayant conduite au suicide.
Délit reconnu en France en 2020
Si le second délit a été reconnu en France en 2020 dans la foulée du Grenelle des violences conjugales, les condamnations restent rares. Déclaré coupable de ce délit, Jean-François I., 37 ans, a été condamné à 24 mois de prison, dont 12 avec sursis simple, a indiqué à l’AFP la procureure de Cambrai, Ingrid Görgen.
L’autre prévenu, Yohann P., 26 ans, qui avait diffusé sans son accord des vidéos de ses rapports sexuels avec Marina F., tournées en 2018 alors qu’ils étaient en couple et qu’elle était lycéenne, a été déclaré coupable de la diffusion des vidéos, mais relaxé pour le harcèlement. Il a été condamné à 7 mois de prison avec sursis simple, selon la même source. Jean-François I. fréquentait Marina à l’automne 2023 alors qu’il était marié, et ce, en parallèle de la relation de la jeune femme avec un autre petit ami. Il l’avait harcelée via des messages répétés, lui demandant ses activités et localisations et l’injuriant.
Le parquet avait requis 24 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire à l’encontre de Jean-François I. et 18 mois d’emprisonnement avec sursis contre Yohann P.
Des vidéos intimes qui ont gâché la vie de Marina F. pendant des années, avait souligné la mère de la jeune femme à l’audience en mars. La jeune fille avait déposé plainte en 2019, mais sa plainte avait été classée sans suite, puis à nouveau en 2023, tandis que les vidéos continuaient de circuler en ligne.