Des médicaments anti-cancer ont été volés dans un site de stockage à Nanterre (Hauts-de-Seine).
Ces dernières années, le trafic de médicaments a explosé.
Les produits sont le plus souvent revendus à l’étranger.
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Le 20H
Ils étaient, visiblement, bien renseignés. Le vol, sans effraction, s’est déroulé au petit matin, dimanche 20 avril, dans un entrepôt du fournisseur de produits de santé de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), situé à Nanterre (Hauts-de-Seine). Entre 3 heures et 4 heures du matin, trois hommes, le visage dissimulé par des cagoules, se sont introduits à l’intérieur du bâtiment, pourtant sécurisé. Ils sont repartis moins d’une heure plus tard avec des cartons contenant des médicaments, principalement des anticancéreux.
Le vigile, alerté par le déclenchement de l’alarme, est tombé nez à nez avec un des malfrats. Lui et ses complices ont alors pris la fuite, laissant derrière eux une partie des cartons. « Des médicaments auraient été volés et d’autres rendus inaptes à utilisation pour avoir été sortis de la chambre froide. Le préjudice total serait d’environ 1 million d’euros« , a déclaré lundi le parquet de Nanterre, qui a ouvert une enquête (nouvelle fenêtre). Contactée, l’assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) n’a pas souhaité faire de commentaire, mais assure que ce vol est « sans conséquence sur la prise en charge des patients« .
Des vols de médicaments en hausse
Ce n’est pas la première fois que ces locaux de l’Agence générale des équipements et produits de santé (AGEPS) sont la cible d’un cambriolage. Selon nos informations, en décembre 2023, des malfaiteurs y avaient déjà dérobé une palette de médicaments contre le cancer. Un butin dont la valeur avait été estimée à 2 millions d’euros. Aucune interpellation n’a pour l’heure eu lieu dans le cadre de cette enquête, confiée à la police judiciaire du département des Hauts-de-Seine, qui compte sur images de vidéosurveillance pour identifier les auteurs du vol.
Ils ont bien compris que le risque pénal, c’est-à-dire l’emprisonnement, était beaucoup plus faible
Ils ont bien compris que le risque pénal, c’est-à-dire l’emprisonnement, était beaucoup plus faible
Me David Curiel, avocat au barreau de Paris
Les trafics de médicaments ont explosé ces dernières années. Les traitements anti-cancéreux, notamment, peuvent se revendre à l’étranger plusieurs milliers d’euros l’unité. Et les peines en encourues, en cas d’interpellation, sont beaucoup moins importantes que pour du trafic de drogue. Les réseaux criminels « ont bien compris que le risque pénal, c’est-à-dire l’emprisonnement, était beaucoup plus faible. Une peine moyenne pour un trafic de stupéfiants d’ampleur, c’est entre 4 et 8 ans. Pour un trafic de médicaments, on est sur les 2 à 3 ans« , souligne-t-il dans la vidéo du JT de TF1 à voir en tête de cet article.