A Londres, le 14 novembre 2025.

Dans une interview à la BBC en 2021, Dominic Cummings, l’ancien conseiller de Boris Johnson, relatait que quand ce dernier était premier ministre, il continuait à évoquer le Telegraph – où il avait travaillé comme éditorialiste – comme son « vrai patron ». Cela en dit long sur l’importance du vénérable quotidien conservateur dans la fabrique de l’opinion outre-Manche. Raison pour laquelle son avenir est scruté de près depuis 2023.

Samedi 22 novembre, le groupe de presse Daily Mail and General Trust, propriétaire des quotidiens Daily Mail, Metro et The i Paper, a annoncé être entré en négociations exclusives afin de racheter le Telegraph pour 500 millions de livres sterling (568 millions d’euros). De quoi constituer un (trop ?) puissant pôle de journaux conservateurs majeur sous la coupe de Jonathan Harmsworth, Lord Rothermere, arrière-petit-fils du fondateur du Daily Mail, au moment où le parti populiste Reform UK devance le Labour dans les intentions de vote.

Le Telegraph est à vendre depuis que la famille Barclay en a perdu, en 2023, le contrôle au profit de son créancier, Lloyds Banking Group. Dans un premier temps, le fonds américain de capital investissement RedBird allié à IMI, un fonds d’Abou Dhabi, avait pris une option pour racheter le quotidien, en échange d’un remboursement de la dette. Mais les parlementaires britanniques de tous bords s’étaient rebellés contre un risque d’ingérence étrangère, adoptant une loi pour interdire aux intérêts étatiques étrangers de prendre plus de 15 % du capital d’un média britannique. Ce faisant, c’est un nouveau dilemme qui émerge pour la démocratie britannique.

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