Le Sommet de l’avenir, qui a eu lieu les 22 et 23 septembre aux Nations unies et le deuxième Sommet mondial pour le développement social, qui doit se tenir en 2025, ont pour objectif de « tracer la voie vers la réalisation des objectifs de développement durable et de répondre aux nouveaux défis et aux nouvelles opportunités ». Mais la question de savoir comment financer les investissements nécessaires – en particulier à une époque où de nombreux pays croulent sous les dettes – taraude les discussions mondiales.

Le monde est plus compliqué qu’il ne l’était il y a dix ans, lorsque l’Agenda 2030 pour le développement durable, qui définit les 17 objectifs de développement durable et leurs 169 cibles, a été rédigé. Lorsque l’Agenda a été approuvé, en janvier 2016, nous n’étions pas encore confrontés à la pandémie de Covid-19, la guerre n’avait pas embrasé l’Ukraine et Gaza, les Etats-Unis et la Chine n’étaient pas à couteaux tirés.

Aujourd’hui, l’économie mondiale est plus fragmentée, les tensions géopolitiques sont plus fortes et le multilatéralisme s’essouffle. En outre, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté a augmenté : entre 2020 et 2023, 165 millions de personnes, principalement dans les pays en développement, seraient tombées sous le seuil de pauvreté de la Banque mondiale (3,35 euros par jour en parité de pouvoir d’achat).

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Entre-temps, le fardeau de la dette de nombreux pays est devenu moins gérable, les gouvernements ayant été contraints d’augmenter les dépenses publiques en réponse à la pandémie et à la forte inflation qui s’est ensuivie. Aujourd’hui, seuls 27 pays en développement, soit 18 % du total, ne sont pas surendettés. Les autres sont aux prises avec un surendettement qui nuit à la croissance économique et au développement et augmente le risque d’un éventuel défaut de paiement. Le Fonds monétaire international estime que le seuil d’endettement des pays à faible revenu se situe entre 35 % et 70 % du produit intérieur brut, seuil au-delà duquel la dette peut devenir ingérable.

Stratégie globale

Lorsque les coûts du service de la dette sont élevés, les pays finissent souvent par puiser dans leurs réserves de change, ce qui affaiblit leur capacité à répondre aux crises futures, ou par réaffecter des ressources provenant de domaines essentiels – éducation, santé, protection sociale – pour faire face à leurs paiements. Dans les pays à faible revenu, les paiements d’intérêts sont aujourd’hui en moyenne 2,3 fois plus importants que les dépenses d’aide sociale, 1,4 fois plus importants que les dépenses nationales de santé et représentent 60 % des dépenses d’éducation.

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