Un policier a été mis en examen le 11 janvier 2024, soupçonné d’avoir mortellement frappé à coups de poing au visage un homme de 48 ans menotté lors de son interpellation en août 2023 à Paris, a annoncé, lundi 13 janvier, le parquet, confirmant une information de Libération.

Le gardien de la paix, Théo M., 28 ans désormais, est poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il a été placé sous contrôle judiciaire « avec interdiction d’entrer en contact avec ses coauteurs ou complices, les témoins de l’infraction et la famille de la victime et d’exercer son activité de fonctionnaire de police sur la voie publique », a précisé le parquet. Contacté par l’Agence France-Presse, son avocat n’a pas donné suite.

Tamer M., né en Israël et Palestinien, selon Libération, avait été interpellé par des policiers le 17 août 2023, vers 3 h 30, à proximité de la gare de l’Est, à Paris, après une rixe avec plusieurs personnes. A leur arrivée sur les lieux, Tamer M., qui portait un tournevis, avait été maîtrisé par des agents de sûreté de la RATP. Il « avait été amené au sol après une clef de bras de l’un des agents, selon plusieurs témoins qui n’avaient pas constaté de blessures apparentes sur sa personne », a détaillé le parquet.

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« Un état de coma constaté »

« Virulent », et « manifestement ivre, il avait été menotté et installé à l’arrière du véhicule de police », selon le parquet. Le policier avait expliqué que Tamer M., assis à côté de lui, « lui avait porté un coup de tête ». Il l’avait « repoussé puis lui [avait] porté plusieurs coups de poing au visage », selon la même source.

Lors de son audition, « une autre membre de l’équipage [avait] ajouté que Tamer M. s’était frappé la tête contre la portière, et avait tenté [de] porter des coups au gardien de la paix assis à côté de lui ; elle l’avait repoussé de la main », toujours selon la même source.

Les deux policiers l’avaient ensuite conduit au commissariat du 10e arrondissement et, selon leurs déclarations, « Tamer M. s’était endormi et avait ronflé pendant le trajet ». Il ne s’était pas réveillé à son arrivée au poste de police et présentait « des plaies saignantes » au visage. « Il avait été conduit à l’hôpital Lariboisière, où un état de coma avait été constaté », a poursuivi le ministère public.

Il est mort une semaine plus tard, le 24 août 2023. « L’autopsie avait conclu à un “décès par traumatisme crânio-facial grave” », selon le parquet. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête puis une information judiciaire le 31 août 2023, confiée à l’Inspection générale de la police nationale.

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Le Monde avec AFP

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